Si, si, les LBO sont bons pour l'emploi...

Par Christine Lejoux  |   |  381  mots
La productivité des sociétés françaises détenues par des fonds d'investissement a grimpé de 10,5% par an, au cours des sept dernières années, selon Ernst & Young. Copyright Reuters
Les entreprises européennes détenues par des fonds de capital-investissement ont vu leurs effectifs progresser de 2,2% par an, depuis 2005, selon Ernst & Young.

Voilà qui tombe à pic, pour le capital-investissement français : alors qu'un alourdissement de sa fiscalité se profile, une étude du cabinet Ernst & Young, publiée ce lundi, souligne à quel point « les fonds de private equity ont permis une amélioration considérable de la productivité des entreprises européennes, entre 2005 et 2011. » Mesurée par l'excédent brut d'exploitation dégagé par chaque employé, la productivité des sociétés européennes détenues par des fonds a grimpé de 6,9% par an, assure Ernst & Young. Et même de 10,5% dans le cas des seules entreprises françaises. Alors que la productivité de l'ensemble des sociétés européennes est, elle, à son plus bas niveau des cinq dernières années, d'après le cabinet PricewaterhouseCoopers. Le message est clair : pourquoi taxer davantage un secteur qui fait tant pour l'économie européenne ?

Des effectifs en hausse de 2,2% par an

Surtout que, toujours selon Ernst & Young, les gains de productivité générés par les sociétés détenues par des fonds ne les auraient pas empêchées d'accroître leurs effectifs. Au contraire, ces derniers ont progressé de 2,2% par an, au cours des sept dernières années. La France est encore la meilleure élève, avec une hausse de 5,8%. Là encore, cette performance tranche avec l'ensemble de la zone euro, où le taux de chômage s'élevait à 11,3% en juillet, contre 10,1% un an plus tôt, d'après Eurostat. Un pied-de-nez à l'idée, largement répandue, selon laquelle les fonds de private equity - et plus particulièrement de LBO (Leverage Buy-Out : acquisition par endettement) - rachètent des sociétés pour les revendre par appartements avec de coquettes plus-values à la clé.

Des « critiques infondées »

L'occasion est donc trop belle pour ne pas égratigner ceux qui mettent des bâtons dans les roues du capital-investissement : « Le private equity continue de faire face à un renforcement de sa réglementation et d'être mal considéré par certains politiques et une partie de l'opinion publique. Notre étude montre que nombre de ces critiques à l'égard du capital-investissement sont infondées », assène Ernst & Young. Le président Hollande, qui avait évoqué la nécessaire réforme des LBO durant sa campagne, appréciera.