Immobilier : trois vendeurs sur quatre seraient prêts à baisser leur prix.

Par Pascale Besses-Boumard  |   |  624  mots
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La FNAIM estime qu'en 2013, le variation des prix des biens résidentiels devrait osciller entre -2% et 0%. Mais le problème ne réside pas tant dans la baisse des prix que dans celle de la chute des transactions. Un reflux vers 500.000 transactions annuelles pourrait avoir des conséquences catastrophiques.

Les transactions immobilières, on le sait, ont nettement diminué l?an passé. Les différents organes spécialisés sont unanimes sur le sujet : le reflux atteint 30% par rapport à 2011. Baisse de régime qui ne s?accompagne toutefois pas d?un recul similaire des prix dans le résidentiel ancien puisque selon les chiffres de la FNAÏM, ils ont augmenté de 0,8% sur la France entière. De fortes disparités demeurent entre l?Ile de France et le reste de l?Hexagone. Au jeu des pronostics auquel se livrent tous les professionnels de l?immobilier en ce début d?année, la FNAÏM se veut prudente : elle anticipe une évolution des prix comprise entre -2% et 0% pour l?année qui commence. En réalité,  la fédération professionnelle ne s?inquiète pas fondamentalement de cette tendance. Elle craint bien davantage le net ralentissement des transactions. Et à ce stade, elle les voit au mieux stagner par rapport à 2012 (à 655.000) voire baisser encore jusqu?à 600.000 transactions (pour enregistrer un nouveau repli de 8,5%) alors qu'on en avait compté 830.000 en 2005. « L?expert est celui qui se trompe avec certitude », prévient avec ironie Jean-François Buet, le nouveau président de la FNAÏM pour relativiser ses anticipations. Ce spécialiste se monter toutefois très inquiet à ce sujet pour 2013. « La France peut-elle vivre avec 500 ou 550.000 transactions par an ? Clairement non. La raison en est simple : le marché de la revente des logements est un marché de besoins. Ce sont les mutations professionnelles, les mariages, les séparations, les naissances, les décès qui le conditionnent à plus de 80%. Celui des résidences secondaires et de l?investissement locatif en constitue le solde. Si ce marché était parvenu au rythme de 800.000, c?est parce que c?était sa respiration naturelle », affirme le numéro un de la FNAÏM.

Des lois de finance rectificatives non favorables à la propriété.
Qui voit plusieurs raisons à ce phénomène de baisse et notamment les deux dernières lois de finances rectificatives avec la multiplication « gestes indélicats à l?encontre de la propriété ».« Le gouvernement commet deux erreurs : il ne voit pas que la resolvabilisation par la modération des prix a déjà eu lieu et qu?elle est même déjà à l??uvre à Paris. Il alourdit, en outre, le fardeau fiscal sur l?immobilier sans aucune contrepartie ».
L?alourdissement fiscal ne fait aucun doute. La modération des prix à Paris reste encore à prouver. Acheter un appartement parisien à un prix minimum de 7 à 8000 euros le mètre reste totalement hors de portée des primo accédants sans capital.

Les vendeurs repoussent leur décision d'achat
Pour appuyer ses propos, Jean-François Buet a commandé un sondage à l?Ifop. On y voit notamment que parmi les trois principaux facteurs expliquant la baisse de l?activité, la volonté de repousser à plus tard la décision d?achat arrive en tête, viennent ensuite des conditions d?obtention de crédit plus difficiles, puis des prix perçus comme trop élevés. Par ailleurs, 77% des personnes interrogées se disent prêtes à baisser leurs prix si l?hypothèse de la vente de leur bien se précise. Un résultat intéressant, à l?heure où les transactions souffrent en effet de l'opposition entre des vendeurs campés sur leur prix et des acheteurs attendant des heures plus propices. La preuve, s?il en était besoin, que le marché est arrivé à un point de non retour où les vendeurs vont être contraints (pour ceux qui doivent absolument vendre), d?abaisser leurs prétentions.

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