Le nouveau concurrent direct de Free Mobile ? Le Crédit Mutuel !

Par Christine Lejoux  |   |  677  mots
L'activité de téléphonie mobile du Crédit Mutuel a dégagé un bénéfice après impôts de 8 millions d'euros, en 2012. Copyright Reuters
Dans le cadre de sa diversification dans les services non bancaires, le groupe mutualiste lance un forfait de téléphonie mobile à 19,99 euros par mois. Un montant ramené à 15,99 euros pour les détenteurs d'une carte de paiement du Crédit Mutuel.

Le Crédit Mutuel marche sur les plates-bandes de Free. Mercredi, lors de la présentation de ses résultats annuels, la banque mutualiste - qui commercialise depuis 2006 des forfaits et des téléphones mobiles - a annoncé le lancement « d'une offre groupée carte plus téléphone. » Une première pour le groupe, pourtant pionnier du secteur bancaire français en matière de téléphonie mobile. Concrètement, le Crédit Mutuel va proposer « Prompto », un forfait sans engagement, avec appels, SMS et MMS illimités, ainsi qu'1Go (gigaoctet) de navigation sur Internet. Le tout pour 19,99 euros par mois. Un montant ramené à 15,99 euros pour les détenteurs d'une carte de paiement du Crédit Mutuel. Un peu comme le forfait à 19,99 euros de Free, qui vaut 15,99 euros seulement pour les abonnés Freebox.

NRJ Mobile est devenu « full MVNO »

Si le Crédit Mutuel peut aujourd'hui se permettre d'offrir une réduction de quatre euros aux clients de ses agences bancaires sur leur forfait de téléphonie mobile, c'est parce que « nous sommes devenus full MVNO », explique Alain Fradin, directeur général du groupe mutualiste. En clair, l'opérateur NRJ Mobile, contrôlé depuis 2008 par le Crédit Mutuel, a investi pour exploiter directement les équipements de réseau et s'affranchir ainsi de l'opérateur mobile qui l'héberge, SFR. Ce qui lui permet de proposer des tarifs plus compétitifs.

Un résultat avant impôts de 27 millions d'euros

De quoi donner un peu plus d'élan encore à l'activité de téléphonie mobile de la banque, activité qui compte 1,12 million de clients et a dégagé en 2012 un résultat après impôts de 8 millions d'euros, le bénéfice avant impôts s'élevant à 27 millions. Certes, ce montant se trouve à des années-lumière des 2,3 milliards d'euros de résultat avant impôts dégagés en 2012 par la banque de détail [collecte des dépôts et distribution de crédits ; Ndlr], principale activité du Crédit Mutuel. Il n'empêche. La diversification du groupe est bel et bien en marche. « Lorsque nous avons lancé la téléphonie mobile, certains ont dit que nous étions complètement fous. Il a fallu trois ans pour que cette activité décolle. Mais aujourd'hui, cela fonctionne bien », se réjouit Michel Lucas, président du groupe Crédit Mutuel.

Un relais de croissance évident

Une diversification rendue nécessaire pour l'ensemble des banques, leur rentabilité s'érodant du fait de la crise et des contraintes réglementaires. Et si la téléphonie mobile s'impose comme un relais de croissance assez évident, c'est en raison, d'abord, de l'usage croissant des smartphones par les clients pour consulter leurs comptes ou procéder à des transferts d'argent. Et ensuite, à cause des perspectives de développement du paiement sans contact, un marché que les établissements bancaires redoutent de se faire souffler par des acteurs comme Google. A cet égard, "nous équipons nos clients de téléphones NFC, permettant le paiement sans contact", ajoute Alain Fradin.

Vers de nouvelles activités non bancaires

Mais la diversification des banques ne se limite pas à la téléphonie. Le Crédit Mutuel est également présent dans la télésurveillance de maisons, un marché qu'il détient à hauteur de 31% en France, via sa filiale EPS, et qui lui rapporte des bénéfices « du même ordre de grandeur que ceux de la téléphonie mobile », précise Alain Fradin.
La banque mutualiste commercialise aussi des appartements neufs, conçus par sa clientèle de promoteurs immobiliers. Ce qui lui permet, par la même occasion, de distribuer 800 millions à 1 milliard d'euros de crédits par an, et de vendre des contrats d'assurance-habitation - l'assurance est le deuxième métier du groupe -, ainsi que des contrats d'assurance contre les loyers impayés si les appartements sont destinés à la location. Et la liste des activités non bancaires du « Crédit Mut' » va encore s'élargir, promet Alain Fradin.