Trading à haute fréquence : première sanction de la SEC

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  366  mots
Selon la SEC, il s'agit de la première affaire relative à la manipulation des prix par du courtage à haute fréquence.
Pour la première fois, la SEC, le gendarme boursier américain, a sanctionné une société pratiquant le courtage à haute fréquence pour avoir manipulé les cours de plusieurs actions sur le Nasdaq.

C'est une première. Le gendarme boursier américain, la SEC, a sanctionné jeudi 16 octobre le courtier à haute fréquence Athena Capital Research, pour avoir manipulé les cours de plusieurs actions à Wall Street. Sans reconnaître ni nier ces accusations, celle-ci a accepté de payer une amende de 1 million de dollars pour solder les poursuites.

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70% du volume de courtage sur le Nasdaq

Dans le détail, selon un communiqué de la SEC, l'entreprise basée à New York:

"a placé de nombreux ordres de façon agressive et très rapide dans les deux dernières secondes précédant la clôture de la Bourse presque tous les jours pendant six mois (en 2009) pour manipuler les cours de clôture de milliers de titres cotés sur le Nasdaq"

Les volumes massifs générés par ces ordres effectués au dernier moment grâce à un algorithme appelé Gravy (sauce) lui permettaient "de submerger les liquidités disponibles sur le marché et de pousser artificiellement les prix du marché -et en conséquence ceux de clôture- en sa faveur". Des échanges qui correspondaient "jusqu'à 70% du volume de courtage sur le Nasdaq des actions concernées dans les secondes précédant les clôture", souligne la SEC.

La ligne rouge a été franchie

"Athena était parfaitement conscient de l'impact sur les prix de son courtage par algorithme, appelant cela 'dominer le jeu' dans des courriels internes", souligne le SEC.

Aussi sa présidente, Mary Jo White, citée dans le communiqué, précise-t-elle:

"Quand des courtiers à haute fréquence franchissent la ligne rouge et s'engagent dans la fraude, nous les poursuivrons comme nous poursuivons toute personne manipulant les marchés."

Depuis le krach éclair de Wall Street en mai 2010, pour lequel il avait été mis en cause, le courtage de haute fréquence, qui permet à des robots d'échanger des actions instantanément, est sous haute surveillance des autorités - bien que cette pratique ne soit pas illégale.

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