Evergrande échoue dans la vente de 50% de sa principale filiale

Par latribune.fr  |   |  446  mots
(Crédits : TYRONE SIU)
Le géant de l’immobilier Evergrande a annoncé la reprise de la cotation de ses titres à la Bourse de Hong Kong. Mais il essuie aussi l’échec de ses négociations avec le groupe Hopson qui devait reprendre une participation de 50% dans l’une des principales filiales du groupe pour 2,6 milliards de dollars. En panne de liquidités, le groupe voit donc l’étau de la dette se resserrer et indique qu’il pourrait ne pas honorer ses prochaines échéances.

Le scénario d'une prochaine mise en défaut de paiement du groupe Evergrande se précise. Le groupe immobilier chinois a annoncé ce mercredi l'échec des négociations avec le promoteur chinois Hopson Development pour lui céder une participation de 50,01% dans sa filiale Evergrande Property Services. Une cession qui devait rapporter au groupe, en sérieuses difficultés face à une dette de 300 milliards de dollars, environ 2,6 milliards de dollars de liquidités. De quoi faire face aux prochaines échéances de remboursement de sa dette obligataire.

Cet échec rend ainsi hautement probable le défaut de paiement du groupe sur les marchés financiers alors que plusieurs coupons n'ont déjà pas été payés le mois précédent, sur un montant global de 113 millions de dollars de dette obligataire. Mais le groupe a profité d'un délai de grâce de 30 jours accordés avant la mise en défaut par les agences de notation, délai qui devrait se terminer sur une souche vendredi prochain.

Ce sont ces négociations entre les deux groupes immobiliers qui avaient justifié la suspension de cotation d'Evergrande et de Hopson. Du coup, le géant chinois a annoncé la reprise de sa cotation à Hong Kong ce jeudi. Une cotation qui s'annonce difficile, alors que le groupe a perdu 80% de sa capitalisation en Bourse depuis le début de l'année, alors même qu'il a prévenu qu'il pourrait « ne pas pouvoir honorer ses obligations financières ».

Un secteur fragilisé

Les difficultés du groupe font d'ailleurs tâche d'huile sur l'ensemble du secteur de la promotion et de la construction en Chine, où les prix des logements neufs sont en repli (de l'ordre de 1% en moyenne, selon les estimations de l'agence Bloomberg). Le secteur immobilier est l'une des locomotives de la croissance de l'économie chinoise ces dernières années (soit près de 30 % du PIB selon certaines estimations).

Pour l'heure, toujours pas de signe des pouvoirs publics pour tenter de renflouer le groupe immobilier. La semaine dernière, la banque centrale chinoise a tenté de rassurer les marchés en indiquant que le risque de contagion au système financier d'une éventuelle faillite était gérable.

Mais chaque semaine apporte son lot de mauvaises nouvelles de promoteurs chinois également dans la tourmente. De l'avis d'une majorité d'expert, la chute de la maison Evergrande pourrait avant tout peser sur la croissance chinoise, déjà ralentie par la crise sanitaire, les ruptures d'approvisionnement en énergies et des goulots d'étranglement dans les chaînes de production.

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