Hausse des taux américains, mobilisation partielle en Russie : le dollar à son plus haut depuis vingt ans

Par latribune.fr  |   |  486  mots
Ce mercredi, le dollar bondissait vers 10h30 de 0,71% à 0,9901 dollar pour un euro. (Crédits : Reuters)
Selon le Dollar index, qui compare la devise américaine à d'autres comme le yen, l'euro ou la livre, celle-ci est montée à 110,87 points, un record depuis 2002. Un bond qui s'explique par les déclarations à venir de la Réserve fédérale américaine (Fed) sur un nouveau resserrement monétaire et l'annonce du président russe, ce mercredi matin, d'une mobilisation partielle des réservistes russes pour remplir les objectifs de son « opération militaire spéciale » en Ukraine.

Alors que l'annonce de la Réserve fédérale américaine (Fed) concernant un nouveau resserrement monétaire devrait intervenir ce mercredi, le dollar réagissait déjà atteignant son plus haut niveau depuis vingt ans face à un panier d'autres grandes devises. Le Dollar index, qui le compare au yen, à l'euro ou encore à la livre, est monté à 110,87 points, un record depuis 2002.

Concrètement, le dollar bondissait vers 10h30 de 0,71% à 0,9901 dollar pour un euro et de 0,38% à 1,1337 dollar pour une livre, même si le yen grappillait 0,05% à 143,81 yens pour un dollar tandis que l'or s'appréciait de 0,41% à 1.671,70 dollars l'once.

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Vers un nouveau resserrement monétaire

Le billet vert profite, en effet, de paris sur une hausse de son taux directeur. Si la majorité des experts tablent sur un relèvement de 75 points de base, certains évoquent même un scénario à 100 points de base. Les taux américains se situent actuellement dans une fourchette de 2,25 à 2,50% et les opérateurs privilégient désormais l'hypothèse d'un taux de la Fed à au moins 4,50% en fin d'année, contre 3,75% il y a un mois, une altitude que l'institution n'a plus connue depuis près de 15 ans.

Si la Fed procède à un nouveau relèvement de son taux, c'est qu'elle a toujours pour objectif d'enrayer l'inflation qui, bien qu'elle ait ralenti en août grâce à la baisse des prix de l'essence, est restée à 8,3% sur un an, un niveau plus élevé que prévu. Mais cette politique fait planer le risque d'une récession, non seulement aux Etats-Unis mais aussi sur l'économie mondiale.

Une mobilisation partielle des réservistes russes

La devise américaine doit également sa hausse à l'intervention, ce mercredi matin, du président russe Vladimir Poutine. Ce dernier a annoncé la mobilisation partielle des réservistes russes pour remplir les objectifs de son « opération militaire spéciale » en Ukraine. Peu après sa prise de parole, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a précisé, dans un entretien à la chaîne de télévision Russie-24, que la Russie allait mobiliser 300.000 réservistes pour renforcer ses troupes en Ukraine. Il a prévenu que cela ne représentait qu'1% du nombre de personnes mobilisables dans le pays. Selon le ministre, le pays dispose d'un potentiel de mobilisation de quelque 25 millions de personnes.

« Nous utiliserons certainement tous les moyens à notre disposition pour protéger la Russie et notre peuple », a, en outre, insisté le président russe. « Ce n'est pas du bluff », a-t-il mis en garde, après avoir accusé l'Occident de vouloir « détruire » la Russie. « Les inquiétudes d'une potentielle montée en puissance de la guerre en Ukraine, avec la mobilisation de centaines de milliers de réservistes russes, envoie les investisseurs vers les valeurs refuges », a résumé Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

(Avec AFP)