La Banque de Chypre vend 2,7 milliards d'euros de créances douteuses pour améliorer ses performances

Par latribune.fr  |   |  345  mots
La Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE) ont depuis longtemps incité les banques de l'île à faire de la réduction des créances douteuses une priorité. (Crédits : AFP)
La Banque de Chypre, premier établissement bancaire de l'île, a annoncé ce 28 août la vente de créances douteuses pour un montant de 2,7 milliards d'euros (3,2 milliards de dollars) à une société américaine d'investissements. Une cession qui doit permettre à la banque chypriote de sortir la tête de l'eau.

Le portefeuille cédé à la société américaine Apollo Global Management LLC comporte 14.024 prêts garantis par 9.065 actifs. Une fois la transaction réalisée, l'exposition globale de la Banque de Chypre aux créances douteuses sera inférieure de 65% à celle qu'elle avait connue lors de son pic en 2014.

Bien que Chypre bénéficie d'une bonne reprise économique depuis plusieurs années, les créances douteuses pèsent sur la performance des banques et ont empêché une amélioration significative de la situation financière des ménages et des entreprises, a souligné le mois dernier le Fonds Monétaire International (FMI).

Une importante restructuration

Cette première vente de prêts non performants réalisée par l'établissement chypriote fait partie des mesures de redressement permettant de sortir de la crise financière de 2013, qui avait provoqué la faillite de certaines de ses concurrentes. Le Pdg de la banque John Patrick Hourican a qualifié l'opération de "vente de transformation" pour le plus important prêteur de l'île. La crise financière qui a frappé Chypre a fait ployer ses banques sous le poids des créances douteuses et amené ce pays membre de la zone euro à solliciter un plan de sauvetage auprès de bailleurs internationaux.

La Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE) ont depuis longtemps incité les banques de l'île à faire de la réduction des créances douteuses une priorité. Avant cela, le petit État a contracté un emprunt de dix milliards d'euros auprès de l'Union européenne et du FMI en mars 2013 pour sauver son économie en grande difficulté et son système bancaire démesuré. Aux termes de l'accord, le gouvernement de Nicosie s'était engagé à fermer la deuxième banque du pays, la banque Laiki, et avait imposé des ponctions de 47,5% sur les dépôts de plus de 100.000 euros à la Banque de Chypre. Depuis, cette dernière a connu une restructuration majeure, incluant la récupération des actifs sains de la banque Laiki.

(Avec AFP)