Subprimes : UBS va payer 1,45 milliard de dollars aux Etats-Unis pour clore des poursuites

Par latribune.fr  |   |  556  mots
La banque suisse a indiqué, dans un communiqué distinct annonçant cet accord lié à des actes survenus en 2006-2007, que la somme avait déjà été entièrement provisionnée dans ses comptes. (Crédits : Arnd Wiegmann)
La banque suisse a conclu un accord avec la justice américaine. Objectif, clore des poursuites au civil pour fraude liées à la vente de produits financiers toxiques subprimes, à l'origine de la crise financière de 2008. Cette transaction, consentie par UBS, met un terme aux dernières poursuites engagées par le ministère américain de la Justice, lui permettant de récolter plus de 36 milliards de dollars auprès d'une vingtaine de banques, agences de notation ou organismes prêteurs.

UBS a conclu un accord avec la justice américaine pour clore, en échange du paiement de 1,45 milliard de dollars, des poursuites au civil pour fraude liées à la vente de produits financiers toxiques subprimes à l'origine de la crise financière de 2008. La banque suisse a indiqué, dans un communiqué distinct annonçant cet accord lié à des actes survenus en 2006-2007, que la somme avait déjà été entièrement provisionnée dans ses comptes.

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« Cet accord représente la reconnaissance de responsabilité de ceux qui pensaient être au-dessus des lois », a relevé Ryan Buchanan, procureur du District nord de Géorgie, cité dans le communiqué du ministère américain de la Justice (DoJ).

Il estime que le comportement d'UBS avait « joué un rôle important dans les causes de la crise financière qui a affecté des millions d'Américains ».

« Des déclarations fausses et trompeuses »

La procédure avait été lancée en novembre 2018 par la justice américaine. Elle est le fruit du travail d'enquête d'un groupe ad hoc en son sein. Celui-ci a examiné la conduite de banques et d'autres entités et leur rôle dans la conception et la vente de titres garantis par des créances hypothécaires résidentielles (mortgage backed security, RMBS).

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Pour rappel, les RMBS sont des titres financiers adossés à des prêts hypothécaires risqués que des grandes banques ont vendu à de grands investisseurs et d'autres établissements financiers de petite et moyenne tailles. Les défauts de paiement des ménages ayant contracté les emprunts ont conduit à une cascade de charges et de provisions dans le secteur financier mondial et, au final, à la crise de 2008.

La plainte des autorités américaines accusait ainsi UBS d'avoir « en toute connaissance fait des déclarations fausses et trompeuses aux acheteurs » de ces produits financiers et d'avoir « commis une fraude à l'encontre des investisseurs liée à la vente de 40 RMBS en 2006 et en 2007 ».

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36 milliards de dollars

Le ministère américain de la Justice (DoJ) a précisé que cette transaction mettait un terme aux dernières poursuites qu'il a engagées après la crise. Les autorités américaines ont ainsi récolté plus de 36 milliards de dollars auprès d'une vingtaine de banques, agences de notation ou organismes prêteurs. Le ministère a en effet poursuivi Ally Financial, Aurora Loan Services, Bank of America, Barclays, Citigroup, Credit Suisse, Deutsche Bank, General Electric, Goldman Sachs, HSBC, JPMorgan, Moody's, Morgan Stanley, Nomura, Royal Bank of Scotland, Standard&Poor's, Société Générale et Wells Fargo.

En 2014, Bank of America avait conclu un accord record de 16,62 milliards de dollars pour clore les poursuites au civil ouvertes par le ministère et d'autres instances fédérales et au niveau des Etats, incluant aussi 7 milliards d'aides aux victimes de la crise. En 2013, c'est JPMorgan qui établissait le précédent record, avec 13 milliards de dollars. Viennent ensuite Deutsche Bank (7,2 milliards), puis Citigroup (7 milliards), Credit Suisse (5,25 milliards) et Goldman Sachs (5,06 milliards), selon les documents répertoriés lundi par le ministère.

(Avec AFP)