Créé il y a un an, le club ETI attire de plus en plus de patrons normands

Bruno Le Maire voudrait en voir émerger un par région. Message reçu 5 sur 5 en Normandie où un club des ETI a été créé en novembre 2020. Un an plus tard, ses adhérents ne lui trouvent que des vertus.
En Janvier 2020, Emmanuel Macron et Bruno Le Maire conviait à l'Elysée 500 patrons d'ETI pour lancer la stratégie nationale de soutien aux Entreprises de Taille Intermédiaire. C'est à la suite de cette grand-messe qu'a été créé le club normand avec le soutien de la Région.
En Janvier 2020, Emmanuel Macron et Bruno Le Maire conviait à l'Elysée 500 patrons d'ETI pour lancer la stratégie nationale de soutien aux Entreprises de Taille Intermédiaire. C'est à la suite de cette grand-messe qu'a été créé le club normand avec le soutien de la Région. (Crédits : Elysée)

En informatique, un système pair à pair (ou "peer to peer" en anglais) se dit d'un modèle d'échange en réseau où chaque entité est à la fois client et serveur. La formule pourrait s'appliquer à la lettre au jeune club ETI normand à écouter ce qu'en disent ses adhérents. Surjeon régional du METI, la proximité en plus, il est le quatrième à s'être créé en France après ceux de Nouvelle Aquitaine, du Grand Est et d'Ile de France. Objectif : faire naître une forme d'esprit de corps au sein des 180 ETI régionales et de leurs 90.000 collaborateurs sur le modèle du Mittelstand allemand.

Fondé il y a un peu plus d'un an par un noyau dur d'une trentaine de dirigeants à la suite de la grand-messe élyséenne des « champions des territoires », le club vient de passer le cap des cinquante membres. Tous à la tête d'une ETI ou d'une PME en forte croissance. Et tous manifestement ravis de confronter leurs expériences respectives, à l'instar de Nicolas Ravier. Président de De Rijke France, il est l'un des premiers à avoir déboursé les 2.000 euros du droit d'entrée. De l'argent dépensé utilement, à l'entendre.  « C'est incroyable ce que l'on gagne comme temps en partageant des informations sans arrière-pensées », se réjouit-il.

Qui se ressemble...

Car ici, la règle est claire bien que non dite : il n'est pas question de parler affaires, ni d'espérer conclure un contrat entre deux portes. Il s'agit davantage de faire circuler les idées et les bonnes pratiques à l'intérieur d'entités de taille comparable. « On ne s'encombre pas de compétition, assure Jean Philippe Daull, fondateur du groupe de nettoyage Candor. Je ne suis pas là pour faire du business mais pour apprendre de gens qui ont les mêmes problématiques que moi ».

Réunis en groupes de travail à géométrie variable, les membres ont choisi de plancher sur quatre thèmes : la cybersécurité, la RSE, les transitions et l'attractivité des métiers. Des sujets potentiellement sensibles qui sont abordés « sans filtres ni tabous », constate Jacques Frénéhard, patron du groupe Frenehard & Michaux et président du club. « Les inhibitions qui existent au sein des filières où cohabitent des concurrents disparaissent parce que le club a une dimension transverse. Il est possible de partager des informations confidentielles ».

Des vertus de l'entraide

Ces échanges entre pairs, ouverts aux autres membres des comités de direction, se sont révélés très stimulants pour Damien Destremau, PDG du fabricant de remorques frigorifiques Chéreau. « Suivant les cas, les séances de travail déclenchent des envies, comme l'écosystème hydrogène que nous voulons bâtir voire des alertes », observe-t-il. Lui a, par exemple, récemment sécurisé son système informatique après avoir écouté un confrère raconter dans le détail les impacts du rançongiciel  dont il venait d'être victime. « Pour la première fois, j'ai pris conscience de manière concrète de la portée d'une cyberattaque, ça a allumé une lumière dans ma tête », reconnaît-il.

Même constat chez Candor dont le président dit trouver au sein de ce réseau une source de réassurance et d'inspiration. Ainsi, c'est en échangeant avec l'un de ses pairs, lui-même PDG d'une entreprise à mission, qu'il a décidé d'accélérer la transformation de son groupe vers ce statut. « J'y songeais sans passer à l'acte. Grâce à ses conseils éclairés, j'ai décidé d'enclencher la démarche avec deux ou trois ans d'avance », explique Jean Philippe Daull.

D'autres enfin y voient un bon moyen de rompre leur isolement dans cette période compliquée par la pandémie. « Le dirigeant qui fend la foule seul, c'est has been. Le Covid nous a fait entrer dans l'ère de la co-construction et le club fait écho à cette tendance », théorise Nicolas Ravier. Une autre façon de vanter les vertus du pair à pair.

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