Energie solaire : le gouvernement relève de 48% l'objectif hérité du Grenelle

Par latribune.fr  |   |  717  mots
A trois mois de la COP21 de Paris, dont la réunion avec les chefs d'Etat et de gouvernement se tiendra le 30 novembre, la France annonce le relèvement de 5.400 à 8.000 mégawatts son objectif de puissance solaire installée d'ici à 2020.

Le gouvernement a relevé l'objectif de puissance solaire installée à 8.000 mégawatts d'ici fin 2020, contre celui de 5.400 mégawatts prévu au départ par le Grenelle de l'environnement en 2009, selon un arrêté publié dimanche au Journal officiel. Il faut dire que le parc solaire a fortement progressé ces derniers temps et atteignait 5.292 mégawatts à fin 2014, soit quasiment l'objectif que s'était donné le Grenelle.

Le relèvement de l'objectif intervient à trois mois de la conférence mondiale de Paris sur le climat et alors que François Hollande a souligné le 20 août que la France devait "être exemplaire pour être capable de convaincre tous les pays de signer un accord".

François Hollande avait annoncé ce même jour lors d'une visite de l'Institut national de l'énergie solaire au Bourget-du-Lac (Savoie) le doublement à 800 mégawatts d'un appel d'offres du gouvernement dans le domaine de l'énergie solaire.

Du fait notamment qu'elle ne fonctionne que de manière intermittente, l'énergie solaire reste encore modeste dans le bouquet électrique français, malgré l'envolée de la puissance installée ces dernières années.

Selon les données du gestionnaire du réseau électrique haute tension RTE, les panneaux solaires photovoltaïques n'ont réalisé que 1,1% de la production nationale d'électricité, loin derrière le nucléaire qui en assure toujours les trois quarts (77% précisément l'an dernier).

COP21 : sommet des chefs d'Etat le 30 novembre

Cette annonce intervient à moins de 100 jours de l'ouverture de la conférence climat de Paris, la COP21. La France organisatrice du sommet veut se montrer exemplaire afin de favoriser un accord historique sur le climat.

Dimanche, sur Europe 1-I-Télé, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, en charge des négociations, a annoncé que le sommet que prépare la France pour l'ouverture de la conférence mondiale de l'ONU sur le climat (COP 21) est programmé pour le 30 novembre. "On va faire venir les chefs d'Etat et de gouvernement qui le souhaitent au tout début de la conférence, le 30 novembre, pour qu'ils donnent une impulsion politique et ensuite (ce sera) à nous les ministres de négocier", a déclaré le chef de la diplomatie française.

"Si on veut que la planète reste vivable, a expliqué le ministre, il ne faut pas que [le réchauffement climatique, Ndlr] augmente de plus de 2 degrés. Et ce qui est prévu spontanément, c'est 4, 5, 6, 7 degrés."

Aujourd'hui, 56 pays, représentant environ 60% des émissions de gaz à effet de serre, ont publié leurs engagements sur les 195 qui doivent le faire. Sur ceux qui se sont déjà engagés, "il y en a qui ont pris des engagements très ambitieux, il y en a d'autres où il y a des progrès à faire", a-t-il dit sans citer aucun pay.

"Quand vous faites l'addition de ces engagements on se situe au-delà de ces fameux deux degrés" qui sont un engagement à long terme. Lors de la conférence de fin d'année, l'objectif c'est "de revenir à la trajectoire de deux degrés".

Dans l'accord de Paris, il faut qu'"au bout de cinq ans par exemple il y ait un mécanisme de révision" des engagements ou des objectifs, a poursuivi le ministre français.

La conférence de Paris, "c'est à la fois un point d'aboutissement car c'est la première fois que tous les pays vont s'engager et c'est un point de départ car cela va permettre petit à petit de revenir sur cette trajectoire des deux degrés", a insisté le ministre. Selon lui, cet effort mondial peut produire "un gisement de croissance extraordinaire" avec notamment les énergies renouvelables.

Les représentants de 195 pays sont attendus du 30 novembre au 11 décembre à Paris, pour négocier, sous l'égide des Nations unies, lors de la 21e conférence sur le climat, un accord mondial visant à freiner le réchauffement climatique de la planète.

Les pays doivent s'engager à ce que ce réchauffement ne dépasse pas deux degrés, fournir des engagements précis sur des échéances (2020, 2025...), prévoir les investissements et les financements pour atteindre leurs objectifs et détailler aussi ce que feront les communes, les régions, les entreprises, les individus, a résumé Laurent Fabius.

Avec AFP