"Le solaire en France est deux fois plus cher qu'en Allemagne" (Philippe Boisseau, Total)

Le prix du baril remontera mécaniquement quand le marché se rendra compte des risques de sous-investissement dans le secteur pétrolier, estime Philippe Boisseau, numéro deux de Total. Responsable de la branche Marketing et Services, il explique la nouvelle stratégie en matière de distribution du groupe, qui, avec Total Contact et Total Access, s’adapte à la demande des automobilistes. La station du futur offrira un mix d’énergies plus large, dont la recharge électrique, des services de proximité et une connexion Internet. Patron également de la branche Energies Nouvelles, il précise les ambitions du groupe dans le solaire, dont Total est devenu, avec SunPower, le numéro deux mondial.
Philippe Boisseau, directeur général de la branche Marketing & Services, et directeur Énergies Nouvelles de Total

La Tribune. Quelle est votre analyse des éléments structurels et conjoncturels sur la baisse du prix de pétrole ?
Philippe Boisseau. Les fondamentaux du marché mondial du pétrole et du gaz n'ont pas véritablement changé. Pourquoi une baisse aussi brutale ? La principale explication tient, d'une part, à la croissance plus rapide que prévue de la production de pétrole tirée par les États-Unis et, d'autre part, à une anticipation de la baisse de la demande en raison du ralentissement de l'économie mondiale. Les opérateurs craignent un excès d'offre sur le marché, estimé de 1 à 2 millions de barils par jour. Dans ce contexte, l'équilibre va dépendre de leurs investissements. S'ils arrêtaient brutalement d'investir, la production déclinerait très vite, de l'ordre de 5% par an. Cela représente environ 4 millions de barils par jour en moins. On devrait alors faire face à un déséquilibre en faveur de l'offre avec, sans doute, une remontée brutale du baril. Ce phénomène de yo-yo n'est bon pour personne. Pour rentabiliser des projets plus complexes, il est préférable de revenir au prix moyen que nous avons connu ces trois dernières années. L'équation n'est donc pas simple à résoudre.

Avez-vous une estimation de la remontée du prix du baril ?
La question n'est pas à quel prix il va remonter. Mais quand ? Il existe une multitude de facteurs à prendre en compte. La baisse du prix du pétrole devrait durer encore un certain temps, mais il s'agit d'un phénomène de relativement court terme. Le baril devrait se rétablir assez rapidement à son prix d'équilibre (entre 100 et 110 dollars, Ndlr).

C'est-à-dire ?
Je n'ai pas de boule de cristal. La vitesse de la remontée du prix dépendra de la réaction de l'ensemble des producteurs de pétrole, de la reprise ou non de la croissance de la consommation, en Asie et en Chine, notamment. Les paramètres sont trop nombreux pour prévoir exactement quand les prix remonteront.

Que pensez-vous de la fameuse théorie du complot qui a circulé à Davos, comme quoi les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite ont voulu punir la Russie ?
Je ne suis pas un adepte de la théorie du complot. Le phénomène dont nous parlons est avant tout économique. Il est lié au fonctionnement du marché.

Mais l'Arabie Saoudite n'a-t-elle pas voulu réguler l'industrie du pétrole de schiste aux Etats-Unis ?
Je n'y crois pas. Les prix d'équilibre du marché sont des prix élevés. A 50 dollars le baril, un certain nombre de petites sociétés américaines vont arrêter de produire. Mais, dès que le prix du baril remontera, la production repartira. Un pays producteur, pour lequel le pétrole représente une part essentielle de ses ressources, ne peut réduire intentionnellement ses revenus si, au fond, c'est pour ne rien résoudre.

La mort du roi Abdallah va-t-elle changer la donne du marché du pétrole ?
Le roi Salmane a déjà dit que la politique pétrolière du Royaume resterait inchangée. Cette succession, qui était de surcroît organisée de longue date, ne devrait pas changer la donne en matière énergétique.

Quel est l'impact de la baisse du prix de pétrole sur les investissements ?
Avec un baril à 50 dollars, il est clair que toutes les compagnies pétrolières doivent s'adapter et réévaluer leur politique d'investissements. Les très grands projets, qui sont déjà lancés, sont naturellement difficiles à arrêter. Mais il y a une marge de manœuvre sur un certain nombre d'investissements de plus court terme, par exemple des forages sur des champs matures dont la production décline. Ce type d'investissements va se ralentir fortement, pour la simple raison qu'ils ne sont plus rentables. Il y aura donc un impact très clair en 2015 pour l'ensemble des compagnies pétrolières qui vont réduire notablement leurs dépenses. Cela signifiera une baisse de la production globale de l'ensemble des opérateurs pétroliers mondiaux. Quand l'équilibre sera retrouvé, les investissements reprendront globalement leur rythme. Pour 2015, Total envisage de réduire les siens de 10%.

La baisse des prix du pétrole va-t-elle relancer une guerre des prix à la pompe en France et ailleurs?
Au niveau mondial, dans tous les pays où les prix sont libéralisés, la concurrence est déjà très forte. Son intensité ne faiblit pas avec la baisse des prix du pétrole. Il en va de même en France. En revanche, dans des pays où le prix du pétrole est subventionné et où les prix sont régulés, les Etats peuvent saisir l'opportunité de la baisse de ces prix du pétrole pour réduire leurs subventions, qui ont un coût budgétaire colossal. Un certain nombre de pays vont profiter de cette baisse pour assainir leurs finances publiques.

Et en France ?
La France est tout simplement un des marchés les plus compétitifs d'Europe ! La grande distribution y détient 62% de part de marché. Sa logique est de vendre à des marges très faibles, voire pratiquement nulles, pour attirer les consommateurs dans ses rayons. Total est donc en concurrence avec des distributeurs pour qui les produits pétroliers ne sont que des produits d'appel. Encore une fois, le repli du baril ne change rien à la concurrence. Les prix à la pompe baissent et c'est une bonne nouvelle pour l'automobiliste français, même si les taxes et la chute de l'euro limitent cette baisse.

Quel est le bilan de Total Access ?
Le bilan est plus que positif, 600.000 clients viennent désormais chaque jour faire le plein dans une station Total Access ! Les stations Total Access ont permis à notre réseau de gagner plus de deux points de part de marché en deux ans. C'est la première fois en 30 ans que la part de marché de la grande distribution est en recul. A la base, c'était un pari audacieux : proposer les prix parmi les plus bas du marché tout en maintenant une qualité élevée des produits et des services disponibles dans ces stations. C'est ce qui fait notre différence. Ce modèle fonctionne car nous sommes parvenus à attirer de nombreux automobilistes supplémentaires et à tripler nos volumes de ventes. Ce projet continue de se développer mais, au-delà de leur préoccupation sur les prix du carburant, nos clients expriment aussi d'autres choses. C'est en étant à leur écoute que nous modernisons notre réseau de stations-service.

Un exemple ?
Les automobilistes vont trouver du Wi-Fi à partir de l'été prochain dans toutes les stations Total en France. Plus largement, nous repensons actuellement notre réseau en profondeur et allons le faire évoluer en pensant à nos clients et en cherchant à répondre à leurs besoins. Les stations Total Access accueillent en grande majorité les particuliers, qui veulent profiter de prix compétitifs. Puis, il y a ceux qui voyagent, notamment les professionnels, qui vont trouver une offre de services adaptée dans toutes nos stations situées sur les autoroutes et les grands axes qu'ils empruntent quotidiennement. Nous voulons adapter les caractéristiques de toutes nos stations aux besoins spécifiques de nos clients.

D'où votre nouveau concept, Total Contact.
Effectivement. La station Total Contact, ce sera un peu la station proche de chez soi, la station où nos clients  vont pouvoir trouver les services de proximité dont ils ont besoin : dépôt de pain, journaux, relais colis... Nous allons développer ce concept progressivement et prioritairement dans les zones rurales ou périurbaines, là où il répond à un véritable besoin. Le choix des stations que nous allons transformer sera étudié au cas par cas, en fonction du lieu et des besoins en ravitaillement de chaque endroit. Nous allons en ouvrir au moins une cette année, puis plusieurs en 2016, avec pour ambition d'atteindre un réseau de plusieurs centaines de stations ensuite.

Le gérant d'une station pourra-t-il se substituer à l'Etat en proposant des services étatiques comme la vente de timbres?
Ce n'est pas envisagé. Nous souhaitons simplement rendre des services à nos clients, qui en expriment le besoin. Nous avons une démarche extrêmement pragmatique. Notre métier n'est pas une science exacte. Avant de lancer Total Access, nous avons réalisé des tests jusqu'à trouver la formule gagnante. Avec Total Contact, c'est pareil. Je ne peux pas vous dire quelle sera cette formule gagnante, mais je peux vous dire qu'un besoin existe et que nous voulons y répondre. C'est une opportunité de business intéressante : Total n'a pas d'équivalent en France dans le maillage territorial:  9 Français sur 10 vivent aujourd'hui à moins de 10 kilomètres d'une station Total. C'est aussi l'occasion pour nous de prolonger la durée de vie de stations, dont certaines sont en difficulté. Notre intérêt rejoint celui de nos clients.

A quoi ressemblera la station de demain ?
Le mix d'énergies proposées dans nos stations demain sera sans doute un peu plus large. Nos stations accueilleront  probablement un certain nombre de bornes de recharge électrique, mais le marché de la voiture électrique est appelé à rester un marché citadin. Dans dix ans, ces véhicules seront essentiellement utilisés pour des trajets urbains ou péri-urbains. Les automobilistes rechargeront leurs voitures au bureau, au supermarché pendant leurs courses, ou surtout chez eux, la nuit. Mais il est peu probable qu'ils viennent passer une heure dans une station-service pour recharger leur voiture, même si nous serions très heureux de les y accueillir. C'est la même chose pour l'hydrogène, qui est une énergie dont le potentiel est vraiment prometteur, mais reste peu développée par les constructeurs automobiles. Nous expérimentons d'ailleurs cette technologie dans des stations hydrogène en Allemagne. Ce sont des activités qui se développeront de façon très progressive. Total est en veille sur ces évolutions et expérimente toutes les nouvelles innovations qui apporteront une vraie valeur ajoutée à nos clients. Car dans 10, 20 ou 30 ans, la station-service devra toujours répondre aux besoins qui seront ceux de nos clients.

Qu'est-ce qui compte alors ?
Ce qui compte par exemple, c'est de répondre aux besoins digitaux de clients toujours plus connectés. Cette notion se développe considérablement. De plus en plus de clients vont nous demander de payer par téléphone, de payer sans contact, d'avoir en temps réel des informations qui arrivent chez eux sur la disponibilité des produits en station. En outre, les clients, qui choisiront l'application Total, sauront par exemple s'il y a de l'attente à la pompe ou au lavage. C'est ce type de relation avec le client qui va se développer. La station de demain est une station connectée aux clients.

Il y a de moins en moins de stations-service en ville. Est-ce inéluctable ?
La fermeture des stations dans un certain nombre de villes, notamment à Paris, commence à poser un gros problème aux clients particuliers ou professionnels pour s'approvisionner en carburant. Il existe par exemple à Paris une volonté de limiter le renouvellement des concessions accordées à des stations-service. Cela pousse Total et nos concurrents à fermer des stations. Le nombre de stations à Paris a été divisé par trois en dix ans, passant de 235 à seulement 67 stations. C'est un vrai sujet, avec des conséquences parfois un peu déroutantes. La raréfaction des points de vente à Paris pousse les automobilistes à rouler plus longtemps pour aller faire leur plein. Ce n'est pas bon pour la réduction de la circulation et donc de la pollution.

La fermeture des raffineries en France et en Europe est-elle, elle aussi, inéluctable?
Le Groupe a pris l'engagement de ne fermer aucun site industriel en France. Dans le raffinage, où il existe une surcapacité, Total réfléchit à la transformation de certaines de nos activités pour avoir des sites durables. Et pour être durable, il faut être rentable. Il faut avoir une vision d'ensemble sur ce sujet. Compte tenu de la politique menée par l'ensemble des pays européens sur la taxation des produits pétroliers, tous les constructeurs ont progressivement baissé la consommation de leurs modèles. C'est d'ailleurs une demande forte de leurs clients : ils développent des moteurs hybrides et allègent le poids des voitures avec des matériaux de plus en plus légers. Les voitures consomment donc de moins en moins, d'année en année. Cette tendance va se poursuivre. Dans dix ans, la moitié des nouveaux véhicules vendus en Europe seront des véhicules hybrides. Notre responsabilité est de nous adapter à un besoin qui se rétrécit.

Êtes-vous satisfait de l'activité de votre branche Marketing & Services en 2014?
L'année 2014 n'a pas été facile, avec une conjoncture économique globalement moins bonne que prévue dans le monde, et nous avons connu l'une des années les plus chaudes du siècle. Des conditions peu favorables aux ventes de fioul de chauffage ou de GPL. Dans ce contexte, l'activité Marketing & Services a très bien résisté et même performé pour terminer 2014 en ligne avec nos objectifs. Nous poursuivons une stratégie de développement volontariste, essentiellement organique, en concentrant nos efforts sur les zones de forte croissance. C'est le cas de l'Afrique par exemple. Nous y sommes désormais leader dans la distribution de carburants notamment, et nous avons l'ambition d'y doubler de taille d'ici à 5 ans. D'ici à 2020, la demande africaine en produits pétroliers dépassera d'ailleurs celle du Vieux continent et nous sommes parfaitement positionnés pour capter cette croissance.

Quel sera le mix énergétique proposé par Total en 2050?
L'évolution du groupe reflètera l'évolution du mix énergétique mondial. A long terme, la demande globale en énergie sur notre planète est telle que nous aurons besoin de toutes les énergies, qu'elles soient conventionnelles, non-conventionnelles ou renouvelables. Les hydrocarbures resteront donc présents en proportion importante dans un mix qui sera, quant à lui, plus diversifié. J'imagine donc toujours Total principalement producteur d'hydrocarbures, mais, je l'espère, avec une part d'énergies renouvelables (solaire et biomasse) nettement plus importante.

Justement, quelles sont les perspectives du solaire ?
La croissance du secteur solaire s'est accélérée. Nous anticipons, pour au moins les cinq prochaines années à venir, une consommation d'énergie solaire en hausse de 12% par an. Cette croissance est même beaucoup plus forte que ce que nous avions imaginé dans nos prévisions initiales. D'ailleurs, depuis cinq ans, les chiffres du marché n'ont cessé de dépasser nos prévisions de croissance. Parallèlement, SunPower a montré une efficacité impressionnante dans la réduction de ses coûts de production rendant aujourd'hui le solaire compétitif face aux énergies conventionnelles dans une vingtaine de pays dans le monde.  Aujourd'hui, le solaire y est rentable sans subvention.

Quels pays?
Ce sont tous les pays où le coût d'une centrale solaire complète est payé simplement par les économies de gaz ou de pétrole réalisées en produisant du solaire. Des pays où il y a du soleil mais où l'électricité est chère parce qu'elle est produite à partir de diesel ou de GNL importé, comme au Chili ou en Afrique du Sud... Pourquoi ? Le coût de production des centrales solaires se compare directement à ceux des centrales traditionnelles. Les gains d'économies en fioul lourd ou en gaz générés par une centrale solaire sont donc déterminants. A l'image de l'Arabie Saoudite qui brûle beaucoup de fioul.

Et pour les installations sur les toits ?
Dans le prix de l'électricité, un consommateur paie les coûts de production et de distribution pour amener l'électricité jusqu'à chez lui. Prenons l'exemple de la Californie : alors que le gaz n'est pas cher, les coûts de distribution y sont élevés. Il devient donc rentable pour un client individuel d'installer des panneaux solaires sur son toit et de produire son électricité plutôt que de faire venir de l'énergie à lui par le réseau. C'est d'ailleurs pour cette raison que le solaire se développe aussi rapidement aux Etats-Unis, alors que le prix du gaz est bas. Mettre des panneaux solaires sur les toits, c'est aujourd'hui rentable aux Etats-Unis.

Ce qui n'est pas tout à fait le cas en France ?
En France, c'est un autre problème. La France souffre de plusieurs difficultés qui viennent freiner le développement du solaire. La première est plutôt une bonne nouvelle pour les Français : la production d'électricité n'y est pas chère. En revanche, les 3 autres obstacles, pourraient être levés grâce à une action des pouvoirs publics. Avant tout, la filière solaire a besoin d'une labellisation urgente. Quand vous achetez aujourd'hui des panneaux solaires avec une durée de vie de 25 ans, vous n'avez que la parole du constructeur ou de l'installateur pour vous le garantir. Si votre panneau s'arrête de produire au bout de 10 ans, vous faites une perte considérable puisque la rentabilité de votre projet se calcule sur 25 ans. Il est donc essentiel de créer un organe indépendant qui puisse garantir la qualité des panneaux. Nous plaidons auprès des pouvoirs publics, notamment européens, pour la mise en place d'une véritable labellisation qui s'appliquerait à l'ensemble du secteur et qui aiderait les clients à savoir ce qu'ils achètent. Pour le moment, cette protection du consommateur tarde à se mettre en place, alors que le taux de défaillance lié à des panneaux de mauvaise qualité ne cesse de s'accroître. C'est un vrai handicap au développement du solaire, en France comme dans le reste de l'Europe.

Et les deux autres difficultés?
Les deux autres difficultés sont des exceptions françaises. La première tient aux délais de raccordement d'une installation solaire au réseau d'ERDF qui sont beaucoup trop longs. Ce délai s'élève souvent à plus d'un an, alors qu'en Allemagne, il n'est que de 6 ou 7 semaines. Cela entraîne des coûts importants d'immobilisation du capital engagé par les particuliers ou les professionnels. La seconde difficulté est liée à la place encore relativement marginale du solaire en France. Il n'y a pas encore de transparence sur les conditions d'installation des panneaux, ni d'efficacité dans l'organisation de cette filière. Il faut travailler sur l'amélioration de la formation des installateurs et la transparence de leurs coûts. Car tout cela n'aide pas à rendre l'industrie plus compétitive. Quand le même panneau après installation revient deux fois plus cher en France qu'en Allemagne, il faut se poser des questions...

Le solaire ne va-t-il pas tout simplement à l'encontre du business model d'ERDF?
C'est le cas en France comme dans le reste du monde. Il est clair que le développement du solaire se heurte aux "business models" des sociétés de distribution d'électricité, qui ont dû mal à rentabiliser leur réseau avec l'essor de cette nouvelle énergie. Mais le mouvement qui s'opère aux Etats-Unis est très intéressant. Aujourd'hui, les sociétés de distribution d'électricité, après avoir résisté, ont compris que cette évolution était inéluctable. Il valait donc mieux réfléchir à comment l'accompagner, en se mettant du côté des clients, plutôt que d'aller contre leurs intérêts. En Europe, EON en Allemagne a par exemple suivi ce mouvement. Les distributeurs d'électricité vont progressivement se mettre à intégrer le solaire comme une donnée inéluctable de l'évolution de leur "business model" parce que les clients le leur demandent.

Ségolène Royal a-t-elle conscience des difficultés du marché du solaire?
Je crois que la réflexion progresse en France sur le sujet. La mise en place d'une labellisation efficace serait un progrès décisif.

Y compris dans les tarifs?
Les mesures qui ont été prises récemment par le gouvernement pour faire évoluer le système des tarifs d'achat avec un dispositif de vente de l'électricité produite par les renouvelables au prix du marché, assorti d'une subvention variable, vont dans le bon sens. Elles évitent un poids trop lourd des subventions et font entrer une logique de marché dans le solaire. Nous en avons besoin, car le vrai défi du solaire tient dans sa capacité à se développer et être rentable sans mécanismes de soutien.

Quelle est la part de marché de Total dans le solaire?
Le solaire est un vrai pari industriel pour Total. Nous pesons 3% du marché mondial du solaire en termes de puissance installée. A titre de comparaison, notre production d'hydrocarbures représente 1,5 % du marché mondial. Nous sommes le numéro 2 mondial du solaire par le chiffre d'affaires. C'est un bon début, non ? Cela veut dire que Total y croit et que nous avons réalisé, avec SunPower, un investissement à la taille de ce marché. Nous avons construit et opérons en Californie le projet Solar Star. C'est la plus grande ferme solaire au monde avec une puissance de 700 MW, c'est l'équivalent d'une centrale nucléaire. Aujourd'hui, Total produit de l'électricité solaire notamment aux Emirats Arabes Unis, au Chili, en Afrique du Sud...

En termes de capacités de production?
Nous nous situons autour de la 10e place, nos carnets de commande sont pleins et nous projetons avec SunPower de tripler nos capacités de production d'ici à 5 ans. La différence, c'est qu'aujourd'hui la plupart des acteurs du solaire ne sont pas intégrés comme Total. Nous sommes aujourd'hui le seul acteur du marché d'envergure mondiale à évoluer en tant qu'opérateur intégré, de la recherche & développement dans le photovoltaïque jusqu'à la gestion de la ressource électrique d'une habitation, en passant par la conception de grandes centrales solaires.

Pourquoi avoir cédé Solar Star?
A l'époque, Total aurait dû investir des montants importants à un moment où SunPower et l'ensemble du secteur traversaient une période difficile. Nous avions déjà mis beaucoup d'argent dans SunPower, près d'1,3 milliard de dollars. Nous avons donc cédé Solar Star à une entreprise appartenant à Warren Buffet, tout en continuant d'assurer la  construction de la centrale qui sera livrée d'ici fin 2015. Aujourd'hui, nous restons opérateur de Solar Star. Les temps ont changé. SunPower, qui a su depuis développer une véritable maîtrise et expertise dans la construction de projets solaires d'envergure, crée désormais beaucoup plus de valeur en ne cédant les projets qu'après leur entrée en service, voire même en restant copropriétaire des projets pendant leur exploitation.

Avez-vous l'intention de monter à 100% de SunPower?
Maintenir une partie du capital de SunPower sur le marché a une vraie vertu. Pour deux raisons. D'abord, ces sociétés ne sont que plus efficaces si elles sont managées selon le « business model » de la Silicon Valley. La réactivité de SunPower pour baisser les coûts est liée à ce mode de management qui repose sur des « incentives » (primes, ndlr) donnés aux personnels sous forme d'actions. Les performances boursières de SunPower sont donc un levier considérable pour manager l'entreprise. C'est pour cela que nous ne sommes pas entrés à 100 % au début et que nous sommes bien à 60%. Nous avons tenu à préserver cette culture qui était la garantie du succès de SunPower. Il y a une deuxième raison liée à la nature même de cet actif qui ne fait pas partie  des métiers historiques du groupe. Le cours de l'action SunPower nous permet de disposer d'une mesure extérieure de la performance de son activité. C'est fondamental pour savoir où nous en sommes.

Quelle est la stratégie de croissance de Total dans le solaire?
A la base de notre stratégie, il y a la technologie de SunPower. Elle est très, très en avance sur le reste de la concurrence. Nos cellules photovoltaïques sont les plus efficaces au niveau mondial. Nos usines produisent des cellules qui transforment 25%  de la lumière du soleil en électricité, quand le reste de l'industrie est à 17%. Un avantage tel que pour nous, grandir autrement que par croissance organique n'aurait pas de sens. Nous avons lancé récemment la construction d'une nouvelle usine de cellules aux Philippines qui sera mise en service au troisième trimestre 2015. Elle contribuera, avec d'autres projets, à booster notre capacité de production dans les années à venir. Je vous rappelle que nous voulons tripler notre production en 5 ans.

Quel va être l'impact de votre nouvelle usine aux Philippines?
Cette usine de 400 MW va permettre à Total d'augmenter sa capacité de production de 40% en année pleine. Nos carnets de commandes aujourd'hui sont pleins avec nos capacités actuelles. Cette usine va faire du bien !

L'ensemble de vos activités dans les énergies renouvelables sont-elles rentables?
Aujourd'hui le solaire, qui gagne de l'argent, vient compenser l'activité biotechnologies, qui est une activité de recherche dans laquelle on investit pour le moment. L'ensemble est donc à l'équilibre.

Quels sont les prochains défis de l'industrie solaire?
Il y a toujours un défi économique. Il faut garder une capacité de réaction extrêmement forte parce que les opérateurs du solaire évoluent rapidement. Il  faut baisser les coûts dans tous les domaines : dans les cellules, qui ne représentent qu'un tiers du coût global, mais aussi dans l'installation. Sur le plan financier, Total doit avoir accès à des structures de financement aux Etats-Unis qui prêtent à des coûts de capital très bas et sur lesquelles s'appuient les concurrents de SunPower. L' accès à ce type de financement bon marché est important pour le développement du solaire.

Et sur le plan technologique? Le stockage ?
SunPower se positionne en particulier sur deux besoins. Il y a d'abord le service aux clients, c'est-à-dire manager les besoins énergétiques du client dans une maison. De plus en plus de clients vont demander à ce qu'on les aide à optimiser leur consommation avec des systèmes de gestion intelligents. C'est très clairement une direction vers laquelle SunPower veut se développer. Le stockage de l'électricité, qui trouve sa place dans cette nouvelle demande.

Quand pensez-vous avoir un système de stockage performant ?
Techniquement, bientôt. Economiquement, dans les années qui viennent. Des technologies vont émerger très rapidement parce qu'il y a aujourd'hui des pays et des états américains, qui subventionnent des projets. L'Allemagne par exemple le fait. Je pense qu'un système rentable et performant devrait voir le jour dans cinq ans environ. C'est demain et Total veut être à ce rendez-vous. Nous avons d'ailleurs engagé des coopération avec cinq start-up, qui développent cinq technologies de stockage différentes. Tout l'enjeu, c'est de développer des systèmes de stockage à des coûts compétitifs. SunPower investit également dans des start-up, qui savent gérer la demande des clients.

L'arrivée de ces systèmes de stockage performant va-t-il transformer brutalement le marché mondial du solaire?
Non, pour deux raisons. L'impact sera progressif, le coût du stockage restant encore très élevé. Avant que la combinaison du stockage et du solaire ne fournisse une solution véritablement économique par rapport aux moyens traditionnels de produire de l'électricité, il va se passer un certain nombre d'années. Aujourd'hui, le solaire  représente 1 % de la production d'électricité mondiale et même avec une croissance de 12 % par an, il représentera à la fin de la décennie 2% ou 3%. Et en 2030 peut-être 10% ou 11%. C'est bien, mais ce n'est pas encore le grand soir.  L'énergie est une industrie de long terme, qui a besoin de temps. Avec un peu de patience et d'après l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), le solaire pourrait représenter la 1ère source de production d'électricité dans le monde d'ici 2050.

Sur les biotechnologies, notamment la biomasse, quel est votre stratégie ?
Nous construisons notre modèle en marchant, à l'image de ce que nous avons fait dans le solaire. Nous avons investi il y a quelques années dans Amyris, une start-up caliornienne capable grâce à des levures modifiées génétiquement, de transformer du sucre en molécules de base pour les carburants et la chimie. Amyris parvient à produire du pétrole vert en reproduisant, en quelques semaines, ce que la nature a mis des dizaines de millions d'années à faire. Cette technologie trouve de nombreuses applications. Elle permet de développer des biocarburants, des lubrifiants, des adjuvants pour les pneus, mais aussi des parfums, des cosmétiques ou encore des vaccins...

Avez-vous l'espoir de développer un biocarburant compétitif ?
A la fin d'année, nous aurons un biokérosène autour de 3 à 4 dollars le litre en coût de production. Cela reste encore trop cher en comparaison du carburant « classique », qu'il faut d'ailleurs diviser par deux compte tenu des taxes. Il y a toutefois un certain nombre de compagnies aériennes qui s'intéressent à ce produit. Air France fait voler une fois par semaine un vol Paris-Toulouse avec notre biokérosène. Pour être compétitif, il faut viser un litre en dessous de 1 dollar. Nous sommes en train de construire une feuille de route industrielle qui vise à réduire le coût de production à 1 dollar le litre d'ici à 2020. C'est accessible industriellement d'ici à la fin de la décennie. C'est-à-dire dans pas très longtemps. C'est notre ambition.

Et Amyris sera-t-elle rentable?
Nous sommes au début de l'histoire. Amyris se développe déjà commercialement dans des domaines comme les cosmétiques et les parfums, des activités compétitives qui lui rapportent de l'argent. Amyris est à un stade de son développement où l'activité commerciale sur les produits à très haute valeur ajoutée se développe et vient compenser les besoins de financement en R&D de la société. Nous comptons toutefois être à l'équilibre l'année prochaine en termes de cash.

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Commentaires 39
à écrit le 10/02/2015 à 14:14
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"Le solaire ne va-t-il pas tout simplement à l'encontre du business model d'ERDF? C'est le cas en France comme dans le reste du monde ..." : ah ben si les journalistes et les responsables d'entreprises du secteur de l'énergie commencent enfin à comp...

le 11/02/2015 à 10:20
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Bien-sûr que non. Edf vous impose de rachète l’électricité que vous produisez pour la revendre. Et ils y gagne sur plusieurs points: 1er ils n'ont plus besoin de l'acheminer chez votre voisin. 2ème: ils n'ont plus besoin de payer des agents pour prod...

à écrit le 10/02/2015 à 13:34
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"De plus en plus de clients vont nous demander de payer par téléphone, de payer sans contact, d'avoir en temps réel des informations qui arrivent chez eux sur la disponibilité des produits en station" : ben non, 0, 0 et 0, ça sera sans moi (ce qui ex...

le 12/02/2015 à 9:22
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Vous en faites pas vous n'êtes pas le seul. Il ont déjà essayé d'imposer la CB et combien de "vieux" et de "moins vieux" continus d'utiliser le chéquier? D'ailleurs vous en avez peut être encore un? Moi oui et je l'utilise encore... Alors le sans con...

à écrit le 08/02/2015 à 9:34
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regarder aussi les heolienne outre rhin et en france et a qui profite les detournements de fond legalise par les autorites

à écrit le 07/02/2015 à 23:31
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Le solaire est l'une des principales énergies de l'avenir. Ceux qui ne l'ont pas compris n'existeront plus, c'est on ne peut plus simple.

le 07/02/2015 à 23:47
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C'est fort probable une fois les ressources fossiles épuisées cependant il est économiquement stupide de mettre la charrue avant les boeufs...

le 08/02/2015 à 13:06
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Comme vous dites "UNE DES" mais pour les états actuellement il n'y a que l'éolien et le solaire et ils font abstractions de toutes les autres. Sauf que si on fait que l'un au détriement des nombreux autres on va au crache...

à écrit le 07/02/2015 à 15:28
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Il faut mettre fin au tout photovoltaïque et privilégier le thermodynamique moins polluant!

le 12/02/2015 à 9:27
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Il faut surtout utiliser l’énergie là où elle se trouve. Pourquoi ne pas coupler des petites centrale au méthane aux exploitation agricole? Pourquoi laissons nous s'évacuer le gaz que les céréales produisent dans leur silo plutôt que de l'utiliser à ...

à écrit le 07/02/2015 à 14:35
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Le prix de gros des panneaux photovoltaïques est d'environ 0,6€/Watt soit 1800 € pour une installation classique de 3kW. ensuite il y a l'onduleur, l'intégration éventuelle au bâti, le coût de raccordement au réseau. Mais tout ceci est bien loin des...

le 07/02/2015 à 17:19
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La concurrence bat son plein. Vous trouverez facilemnt une offre 3 kW a 9500 € TTC, renseignez-vous mieux avant d''affirmer n'importe quoi !!!

le 11/02/2015 à 10:24
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Dans tous les cas, si on veut se lancer dedans, ça nous coute de l'argent et "au mieux" on rentre dans nos frais au bout de 10 ans (quand les pannes arrivent et qu'il faut changer l'installation). C'est pas rentable quoi qu'on en dise et on ne peut p...

à écrit le 06/02/2015 à 17:35
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Ne pas oublier les différentes formes, adaptations et applications du solaires dont la France manque et qui permettent sa plus grande intégration dans de nombreux domaines et son meilleur rendement énergétique. Par exemple le solaire hybride (PV+ the...

à écrit le 06/02/2015 à 15:18
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N'importe quoi le solaire n'a d'avenir que pour les fabriquant. Oublié le gaz de schiste, oublié l'hydrogène, oublié les nouvelle batterie lithium, oublié la pile a combustible, oublié la basse consommation. Le solaire demande de l'entretient et du s...

le 08/02/2015 à 13:46
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Effectivement le solaire c est pour les gogo qui ne se contente pas de dilapidé leurs argents mais aussi celui des contribuables et des client EDF

à écrit le 06/02/2015 à 15:03
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Silence total sur la géothermie, c'est curieux !

le 06/02/2015 à 15:19
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Ce monsieur travail pour total, c'est la réponse nous prendre pour des gogo

à écrit le 06/02/2015 à 14:39
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Pas avenir pour le solaire sauf a faire de ferme a proximité du consommateur de jour uniquement, mettre fin au gâchis de panneaux individel qui ne serons jamais rentable pour la collectivite. Avenir est a la basse consommation et aux centrales indivi...

à écrit le 06/02/2015 à 13:55
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Si le solaire photovoltaique est plus cher en France qu'en Allemagne c'est comme le dit l'article du fait des couts de raccordement ErDF, mais aussi l'incomprehensible obligation d'integrer au toit qui complexifie et bloque tout. Mais je ne suis pas...

à écrit le 06/02/2015 à 13:11
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EXELLENT ARTICLE ? TOTAL VOIE MAITENANT SONT AVENIR DANS LES NOUVELLES ENE RGIES? MAIS IL LEURS FAUT CONTINUEZ LEURS RECHERCHE DANS LE STOKAGE D ENERGIE ?LA EST LE PROGRES ECONOMIQUE ET SANITAIRE POUR TOUS???

à écrit le 06/02/2015 à 13:04
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...........Car tout cela n'aide pas à rendre l'industrie plus compétitive. Quand le même panneau après installation revient deux fois plus cher en France qu'en Allemagne, il faut se poser des questions... Eh Oui ! On parlait du niveau de compétiti...

à écrit le 06/02/2015 à 12:54
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Le prix des panneaux solaires chinois serait plus élevé chez nous qu'en Allemagne?

à écrit le 06/02/2015 à 12:40
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Cela prouve q'il y a plus de soleil en Allemagne :-)

le 07/02/2015 à 15:25
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Ou plus de pognon pour le subventionner...

à écrit le 06/02/2015 à 11:22
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Les prix du barils de pétrole varieront peu car la capacité de production c'est multiplié et les réserves dans le monde nettement plus importante qu'évaluées il y a quelques années , on sait que l'on va devoir arrêter d'utiliser cette énergie fossile...

le 06/02/2015 à 13:07
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C est vrai. Lorsque la planète s est rechauffée il y a 15.000 ans Cro-Magnon a cessé de consommer de l energie primaire et a feraillé sa voiture !

à écrit le 06/02/2015 à 11:11
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S'i n'y avait que le solaire deux fois plus cher qu'en Allemagne.... les impôts par exemple deux fois plus chers pour nourrir une armada de fonctionnaires (deux fois plus qu'en Allemagne).

le 06/02/2015 à 11:26
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Si vous pouviez arrêter de polluer tous les articles de votre rengaine de café du commerce...si l'Allemagne vous plait tant, allez donc y vivre (pas sur que vos impôts soient divisés par deux). Je suis certains que vous n'avez pas lu l'interview, en ...

à écrit le 06/02/2015 à 10:51
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Dans le mix total oublie la cogénération qui serait une très bonne solution pour cette boîte, vente de fuel ou de gaz au particulier qui devient producteur d'électricité en même temps qu'il se chauffe, la solution bois n'éxistant pas encore. Mais le...

le 06/02/2015 à 20:07
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Vous pensez qu'en passant par Marseille le prix serait diviser par 2?

à écrit le 06/02/2015 à 10:21
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Tiens ! Il est vrai que si l’on remplace les tracteurs et les excavatrices par des bêches et des pelles, comme avant la guerre, on créera beaucoup d’emplois insalubres et mal payés. Et l’on produira moins. Mais cela fera l’affaire des kinés et de l...

à écrit le 06/02/2015 à 10:16
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Je ne suis pas un expert en pétrole, mais je ne suis pas tenu par le politiquement correct. De ce que je lis sur internet (essayez « Peak Oil » sur Google) je pense que le pétrole va s’envoler avant la fin de l’année, la question est à quelle vitesse...

à écrit le 06/02/2015 à 9:23
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Ds 5 ans plus besoin de voiture pour se déplacer ... Il y aura une nouvelle solution

à écrit le 06/02/2015 à 9:11
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2 fois plus cher qu'en Allemagne? En Allemagne, c'est subventionné avec des primes d'état? En France, la maladie de vouloir subventionner avec des crédit d'impôts favorise à hausse des prix... le vendeur veut sa marge ET vous piquer la subvention au...

le 06/02/2015 à 9:52
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Comme dit ce monsieur il manque des labels de qualité pour un produit solaire amorti seulement sur plusieurs décennies; il nous a manqué aussi des politiques pour établir des règles précises, l'évaluation de la puissance et le cadre des métiers conce...

à écrit le 06/02/2015 à 7:58
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Ce monsieur oublie la relation entre cout du travail et prix de l'énergie. L'énergie bon marché favorise le chomage et l'énergie chère incite à investir

le 06/02/2015 à 9:14
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Certain de cela? il doit y avoir un point d'inflexion tout de même au niveau ou les gens préfèrent se priver d'une partie de l'énergie (s'ils le peuvent) car le budget devient trop important pour eux, du coup, dépenses ralenties et investissements au...

le 06/02/2015 à 20:12
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l'évolution du PIB dans l'ensemble des pays démontre exactement le contraire. C'est l'énergie à bas prix qui a permis un développement industriel important. Le premier retournement et augmentation du chomage date des premier chocs petroliers

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