Harcèlement au travail : Emmanuel Macron sommé d'agir

Par latribune.fr avec AFP  |   |  412  mots
(Crédits : iStock)
Dans une tribune publiée dans Libération, responsables syndicales, associations féministes et ONG pressent l'Etat français de ratifier un traité sur les violences sexistes et sexuelles au travail, récemment adopté par l'Organisation internationale du travail (OIT).

"Violences sexistes et sexuelles : monsieur le Président, c'est à vous d'agir !". Dans une tribune, publiée ce samedi 7 juillet dans Libération, des responsables syndicales, associations féministes et ONG interpellent Emmanuel Macron. Ils invitent le président de la République à ratifier un traité sur les violences sexistes et sexuelles au travail, récemment adopté par l'Organisation internationale du travail (OIT).

Cette norme internationale a été adoptée le 21 juin dernier. "Il s'agit d'une victoire historique", estiment les signataires, "qui va permettre aux travailleuses du monde entier de mieux lutter contre les violences sexistes et sexuelles"Concrètement ce traité exige "des Etats la mise en place d'un cadre complet de politiques publiques pour mettre fin à ces violences", précise le texte.

Se doter d'une législation de référence

Toutefois, "ces progrès majeurs ne pourront voir le jour que si cette convention est ratifiée. [...] Cette ratification doit être l'occasion de changer la donne en France et de nous doter d'une législation de référence pour éradiquer les violences au travail et, à l'image du Canada, de l'Espagne, des Philippines, ou encore de la Nouvelle-Zélande, créer des droits pour les victimes de violences conjugales", font valoir les signataires alors que doit se tenir, ce samedi soir, un die-in à Paris pour dénoncer les meurtres de femmes commis par leur conjoint ou ex-conjoint.

La transposition de cette loi en droit français doit être l'occasion "d'adopter des mesures spécifiques pour protéger notamment les personnes migrantes, les personnes LGBTQi+" (lesbiennes, gays, bi, trans, queer, intersexe) et les "travailleuses précaires", précise le texte, signé notamment par Marylin Baldeck, directrice de l'AVFT, Sophie Binet et Sabine Reynosa, CGT, représentantes des travailleu.se.r.s français.e dans la négociation OIT ou encore Caroline Dehaas, pour le collectif #NousToutes, Luc de Ronne, président d'Action Aid - Peuples Solidaires  et Philippe Lévêque, directeur général de CARE France.

70% des victimes n'en parlent pas à leur employeur

Les signataires rappellent qu'en France, "70% des victimes de violences au travail déclarent n'en avoir jamais parlé à leur employeur", citant une enquête sur le harcèlement sexuel au travail, réalisée en 2014 par l'institut Ifop pour le compte du défenseur des droits.  Ce silence s'explique par des craintes pour leur carrière : "40% estiment que la situation s'est réglée en leur défaveur, par une mobilité forcée voire un licenciement".