STX France formellement mis en vente par son actionnaire majoritaire sud-coréen

Par latribune.fr  |   |  415  mots
La diffusion de la fameuse plaquette s'inscrit dans "la poursuite du processus de vente initié par KDB", selon Pierre Morel, délégué syndical CFDT sur le chantier de Saint-Nazaire. (Photo : Reuters)
L'actionnaire principal des chantiers navals STX, la banque sud-coréenne KDB, a formalisé son intention de vendre ses filiales européennes, a-t-on appris vendredi auprès de représentants syndicaux de STX France à Saint-Nazaire

Les chantiers navals de STX Europe sont formellement à vendre. C'est ce qu'affirment les représentants syndicaux de STX France, à Saint-Nazaire.

"La direction a informé jeudi le comité d'entreprise qu'une plaquette avait été réalisée pour démarcher les investisseurs", a notamment déclaré à l'Agence France Presse le délégué syndical CFDT, Christophe Morel.

Ce dernier a ajouté que "la plaquette aurait été réalisée par la banque Credit Suisse, apparemment mandatée pour la vente". Mais le mystère plane encore sur le chantier naval situé près de Nantes. "La direction (du site français, ndlr) a fait comprendre qu'elle avait appris l'existence de cette plaquette par une voie détournée", a en effet expliqué à l'agence de presse Nathalie Durant, de FO. STX France n'a pas souhaité faire de commentaire.

"Poursuite du processus de vente"

La Korea Development Bank (KDB), qui a pris l'an passé le contrôle de la maison mère, coréenne, de STX, incapable de lui rembourser ses dettes, avait annoncé en fin d'année vouloir revendre ses filiales européennes afin d'obtenir des liquidités.

La diffusion de la fameuse plaquette s'inscrit dans "la poursuite du processus de vente initié par KDB", selon Pierre Morel, qui estimé que "cela ne change rien". Pour lui, "cette plaquette montre simplement que KDB cherche à se donner les moyens de vendre".

"L'important est la question de la stratégie et des moyens"

En pratique, une éventuelle vente "peut mettre énormément de temps et ne jamais aboutir", a souligné Pierre Morel. "Plus que l'identité de l'actionnaire, l'important est la question de la stratégie et des moyens", souligne François Janvier, élu CFE-CGC, soulignant que le pacte d'actionnaire actuel avec l'État était "favorable" au site français.

L'État français est actionnaire à 33,3% de STX France et dispose d'un droit de veto. La société est détenue à 66,6% par le finlandais STX Europe, lui-même filiale du sud-coréen STX.

Carnet de commande bien rempli

Après une période difficile, les anciens Chantiers de l'Atlantique, qui emploient plus de 2.000 salariés et font vivre quelque 4.000 sous-traitants, prévoient de travailler à pleine capacité durant les cinq prochaines années grâce à une série de commandes importantes, notamment celle, le 9 mai, d'un nouveau paquebot géant Oasis pour environ un milliard d'euros.

Selon la journal spécialisé Mer et Marine, KDB serait déjà entré en négociations avec l'allemand Meyer Werft pour la vente des chantiers finlandais.