La France va acheter des avions-ravitailleurs à Airbus

Par latribune.fr avec agences  |   |  614  mots
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Selon les déclarations du ministre de la Défense, Paris achètera des avions-ravitailleurs à Airbus en 2013. Gérard Longuet a déclaré également que le Qatar et le Koweit sont intéressés par le Rafale et que le projet de drone Male n'est pas réservé à Dassault et BAE systems.

La France achètera des avions-ravitailleurs à Airbus en 2013, a déclaré lundi le ministre de la Défense, Gérard Longuet. "Notre volonté est bien d'acheter des MRTT de chez Airbus", a déclaré le ministre lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes professionnels de l'aéronautique et de l'espace (AJPAE), faisant référence au "Multi-Role Tanker Transport".

Paris n'avait jamais officiellement fermé la porte à l'acquisition d'avions-ravitailleurs auprès de l'américain Boeing, mais Gérard Longuet a souligné qu'une telle option n'était plus à l'ordre du jour. Le Pentagone a accordé au début 2011 un contrat d'avions-ravitailleurs de 35 milliards de dollars à Boeing au détriment de la filiale du groupe européen d'aéronautique et de défense EADS.

Selon des sources industrielles, la France a envisagé de louer des avions-ravitailleurs à la Grande-Bretagne pour des raisons budgétaires et dans le cadre de l'accord de défense anglo-français, mais l'intervention en Libye a convaincu Paris que des capacités indépendantes seraient plus efficaces. La France pourrait acheter cinq à sept avions-ravitailleurs, destinés à remplacer les Boeing C-135 commandés dans les années 1960 par le général de Gaulle.

Quant au Rafale, il intéresserait le Qatar et le Koweit, selon le ministre. Leur décision dépend de celle des Emirats Arabes Unis qui négocient depuis des années l'achat de cet avion de combat, a également indiqué ce lundi le ministre de la Défense. Ce dernier a confirmé, en réponse à une question d'un journaliste de la presse aéronautique, que ces deux pays du Golfe, qui doivent renouveler leur force aérienne, s'étaient intéressés au Rafale de Dassault Aviation mais attendaient la décision des Emirats.

"Ils sont en effet intéressés mais ils ne le seront vraiment que si manifestement le premier se jette à l'eau", a-t-il déclaré. Il a formulé le voeu qu'Abou Dhabi, qui négocie l'achat de 60 Rafale, se décide "dans des délais qui permettent à deux voisins qui souhaitent être inter-opérables avec les Emirats de prendre des décisions". D'après les estimations de l'industrie, le Koweit a besoin de 18 à 22 nouveaux avions de combat et le Qatar de 24.

En novembre, Abou Dhabi avait qualifié l'offre de Dassault de "non compétitive" ouvrant à la concurrence un marché considéré jusque-là comme acquis aux Français. Paris n'a cependant pas perdu l'espoir de remporter ce marché pour le Rafale, un avion "multirôles" qui n'a jamais encore été vendu à l'étranger.

Selon le ministre, le projet de drone Male n'est pas réservé à Dassault et BAE systems

Gérard Longuet a estimé aussi ce lundi que le projet de drone de surveillance franco-britannique Male devrait s'ouvrir à d'autres industriels européens que Dassault et BAE Systems. Il semblait ainsi infléchir sa position sur ce projet qui sera un des thèmes du prochain sommet franco-britannique de la défense, ajourné en fin d'année et dont le ministre a annoncé qu'il se tiendrait en février.

Après la signature en novembre dernier d'un traité franco-britannique de coopération militaire, la France a confié cet été le développement d'un drone MALE (moyenne altitude longue endurance) à Dassault aviation en coopération avec le britannique BAE Systems, au grand dam du groupe européen EADS qui développe depuis des années le drone Talarion.

En réponse, Cassidian, la division défense d'EADS où sont représentés des intérêts allemands, espagnols et français, et le constructeur italien Alenia (Finmeccanica) ont annoncé en décembre un accord en vue de développer des drones de surveillance et de combat pour l'Allemagne et l'Italie.