Vente du Rafale aux Suisses : Dassault ne s'avoue pas vaincu

Par latribune.fr avec AFP  |   |  300  mots
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L'avionneur français Dassault a fait une contreproposition au Parlement suisse dans l'espoir qu'il opte pour son chasseur-bombardier polyvalent Rafale plutôt que pour le suédois Gripen, déjà choisi par le gouvernement helvétique, a rapporté dimanche un journal suisse.

Dassault a envoyé un courrier aux parlementaires suisses leur proposant l'acquisition de 18 Rafale pour 2,7 milliards de francs suisses (CHF) soit 2,24 milliards d'euros au cours actuel, a affirmé Le Matin Dimanche, qui a eu connaissance du contenu de la lettre.
Le fabricant français d'avions de combat n'était pas en mesure de commenter cette information dimanche.
Dassault a perdu en novembre un appel d'offres pour remplacer la flotte vieillissante de F-5 Tiger de l'américain Northrop dont est équipée depuis des décennies l'armée de l'air suisse. Le gouvernement fédéral lui a préféré le Gripen, produit par le Suédois Saab, en achetant 22 exemplaires au prix de 3,1 milliards de francs (2,57 milliards d'euros au cours actuel). Mais le Parlement doit donner son aval au contrat.
"Oui, j'ai reçu cette lettre", a déclaré au journal dominical un membre de la commission de la Défense du parlement suisse, Hans Hess. Le député n'a pas donné plus de détails mais précisé que le sujet viendrait sur la table de la commission le 13 février.
Pour sa part, le ministre suisse de la Défense, Ueli Maurer, a affirmé au Sonntags Zeitung, autre journal du dimanche, qu'il n'était pas au courant de cette proposition.
Le Gripen était le choix le moins onéreux pour le gouvernement, qui avait aussi examiné, outre le Rafale, l'Eurofighter fabriqué par le consortium européen EADS.
Opter pour le Gripen, avait argué le gouvernement, permettait de ne pas diminuer le budget d'autres branches des forces armées.
Battu, Dassault, qui n'a encore jamais vendu son biréacteur sur les marchés étrangers, avait exprimé sa surprise, affirmant que le développement du Gripen risquait en réalité de coûter plus cher à l'armée de l'air suisse.