Rafale : Dassault Aviation a déposé un recours en Suisse

Par Michel Cabirol, à Singapour  |   |  454  mots
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Dassault Aviation a déposé un recours gracieux en Suisse, a révélé mardi le ministre de la Défense, Gérard Longuet.

Par Michel Cabirol, à Singapour

De passage mardi au salon aéronautique de Singapour où il est venu apporter son soutien aux entreprises françaises, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a révélé à quelques journalistes français que Dassault Aviation avait déposé un recours gracieux en Suisse à la suite de la décision de Berne de choisir l'avion de comnbat suédois au détriment du Rafale. Ce recours gracieux s'appuie notamment sur les conclusions des deux rapports ultra confidentiels de l'armée de l'air suisse, révélés par le journal helvète "Le Matin" et signés par le Commandant de corps Markus Gygax, commandant des Forces aériennes suisses.

Ces rapports sont explosifs pour le ministre de la Défense, Ueli Maurer, qui a choisi le Gripen fabriqué par Saab, en dépit de la médiocrité des performances opérationnelle de l'avion de combat suédois évaluées par les pilotes de l'armée de l'air suisse. De quoi s'agit-il ? De deux rapports d'évaluation, l'un sur les essais en vol des trois appareils sélectionnés par Berne (Rafale, Eurofighter et Gripen) , qui se sont déroulés entre fin juillet et début décembre en 2008, et l'autre sur le standard de l'avion de combat livré en 2015 à l'armée de l'air suisse. Leurs conclusions sont sans appel, le Gripen étant classé dernier.

Choisi par Ueli Maurer essentiellement pour ses capacités à effectuer des missions de police aérienne, le Gripen n'en serait même pas capable. L'avion de combat suédois « a été évalué comme insatisfaisant pour ce type de mission. Les principaux points faibles du Gripen ont été son endurance et ses performances » lors des essais en vol de 2008. Il obtient une note médiocre de 4,20 points tandis que le Rafale décroche un 6,71 points (6,2 points pour l'Eurofighter). L'avion de combat suédois est même devancé par les performances des F-18 suisses. Et d'enfoncer le clou : « le Gripen a été le seul candidat à ne pas atteindre le seuil minimal (6 points, ndlr) des capacités attendues ». Pour les auteurs du rapport, le Rafale détient en revanche « la meilleure efficacité et pertinence pour l'accomplissement » de la mission de police de l'air aérienne.

Par ailleurs, Gérard Longuet a indiqué qu'il avait "confiance dans les procédures suisses". Pour autant, a-t-il souligné, "la France ne va pas jouer les justiciers" et de rappeler que c'est à "la Suisse et l'entreprise" concernée de "gérer ce type de conflit". Et de conclure que ce sont "les autorités politiques qui décident et non pas les militaires", faisant allusion à la préférence de l'armée de l'air suisse pour le Rafale.