Le contrat suisse du Gripen soupçonné d'irrégularités

La presse helvétique évoque des manipulations et des irrégularités sur l'avion de combat choisi par Berne.
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Et si le Gripen était grippé en Suisse. Comme dans beaucoup de dossiers concernant la vente à l'international de l'avion de combat suédois, des soupçons de manipulations et d'irrégularités lors de l'appel d'offres portant sur l'acquisition de 22 appareils (3,1 milliards de francs suisses) sont évoqués actuellement dans la presse helvétique, qui a de façon ironique surnommé le Gripen "l'avion-Ikea".

Selon le quotidien "Le Temps" ? d'autres journaux et parlementaires ont été alimentés par un "corbeau très bien informé" ?, Berne va enquêter sur "les conditions dans lesquelles le choix du Conseil fédéral s'est porté sur le Gripen de Saab, au détriment de l'Eurofighter d'EADS ou du Rafale de Dassault". En ligne de mire, le directeur de projet du dossier ainsi que le chef du Département fédéral de la défense, Ueli Maurer, qui "aurait fait part de sa préférence" pour le Gripen après avoir "directement" reçu une offre fournie par les constructeurs suédois. Selon le "corbeau", le Gripen aurait été jugé "insatisfaisant en vol lors des évaluations de 2008 et 2009". Le constructeur suédois "avait proposé des améliorations qui ne figurent que sur le papier, poursuit le journal. Les évaluateurs avaient appliqué des facteurs de pondération liés aux risques technologiques non mesurés. Le directeur du projet aurait ordonné de supprimer ces facteurs de pondération, ramenant le Gripen dans les minima". Autre accusation, les Forces aériennes auraient voulu tester les performances, l'endurance des appareils avant d'en fixer le nombre. "Avec 15 Rafale ou Eurofighter, on aurait ainsi rempli les missions de 24 Gripen, économisant des ressources en personnel et en entretien. Cette façon de procéder leur aurait été refusée", explique "Le Temps".

Ce n'est pas la première fois que le Gripen est rattrapé par des affaires. Au début des années 2000, des soupçons de corruption ont plané en Tchéquie après la commande avortée de 24 appareils et en Afrique du Sud (26 appareils). Enfin, le Gripen devra aussi convaincre les Suisses. Le prochain scrutin (votation) sur l'achat des 22 avions de combat pourrait se dérouler à l'automne 2013. Ueli Maurer espère encore échapper à une votation.

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Commentaires 26
à écrit le 26/01/2012 à 21:30
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Sarkozy a irrité les Suisses avec ses déclarations intempestives lors du G20. Dassault devait remporter le contrat mais trop c'est trop. Pas malin.

le 28/01/2012 à 9:50
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si les suisses avaient été intelligent, ils auraient pu négocier leur tranquilité lors des clauses politiques établies dans le contrat en plus de tous les offset, ca fait parti du jeu, ils avaient beaucoup gagnés. Maintenant la France ne va pas se gê...

le 13/02/2012 à 17:30
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Les Suisses sont intelligents; c'est pour cela qu'ils n'achètent pas Rafale

à écrit le 26/01/2012 à 19:08
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Pensez-vous que l'enquête des Suisses va pouvoir lever le secret bancaire ?

à écrit le 26/01/2012 à 17:51
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Voilà les accusations qui émane de mauvais perdant qui essaye de retourner la situation en leur faveur. Accusation sans preuve.

le 12/02/2012 à 19:00
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Quand la ficelle est trop grosse il n'y a même plus besoin de preuves .....

à écrit le 26/01/2012 à 16:13
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on n'en a que pour son argent! ils devraient le savoir nos amis confédérés!le rafale apparemment était trop cher,voilà le résultat!l'aviation c'est un savoir faire,il faut savoir s'entourer de gens compétents! moi qui aime le bon chocolat,je franchis...

à écrit le 26/01/2012 à 12:10
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22 Gripen au lieu de 15 Rafales, cela fait des pilotes et de mécaniciens heureux en plus

à écrit le 26/01/2012 à 9:31
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choisir un avion et en apprécier les coûts/avantages est j'imagine difficile, aussi évitons de parler de corruption à tout bout de champ... Certains observateurs ont néanmoins été surpris du choix du gripen : les deux autres appareils présentaient u...

à écrit le 26/01/2012 à 7:52
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beaucoup de fonctionalités sont proposé sur papier, si c'est cela qu'il faut pour vendre, on a besoin que d'une feuille blanche, le gripen a été déjà écrabouiller par le rafale f2 en 2007. il est juste assez bon pour la police du ciel et la reconnais...

à écrit le 25/01/2012 à 17:46
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Le Gripen a un moteur américain et de l'avionique américaine, et n'a que très peu de composants européens...les pots de vins sont les methodes classiques des entreprises américaines pour imposer leurs avions en Europe ... F16 au Pays Bas, Pologne...e...

le 25/01/2012 à 21:45
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Exact. Les américains avaient en outre garanti des investissements industriels en Pologne quand ils ont ravi le marché pour des avions de combat à Dassault, une garantie qui n'a jamais été respectée, au grand dam du gouvernement Polonais qui a protes...

à écrit le 25/01/2012 à 17:23
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"le Gripen aurait été jugé "insatisfaisant en vol lors des évaluations de 2008 et 2009" Oui, mais il est moins cher ! Ils vont l'aaaaaméliorer leur avion, faut paaaaatienter. Ceux qui ont décidé ne sont pas aviateurs ?

le 25/01/2012 à 21:47
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Le Gripen que la Suisse a choisi d'acquérir est très différent de ceux actuellement en vol. Il n'existe pas sur le papier, pourtant c'est une machine qui change par bien des aspects. Les Suédois proposent une solution non éprouvée comme les américain...

à écrit le 25/01/2012 à 15:31
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Tous les marchés d'armement sont entachés d'affaires de pots-de-vin: La décision est prise par quelques individus (des politiciens, des fonctionnaires) et les sommes en jeu sont "astronomiques" donc facile d'acheter la décision. Pas plus Dassault, qu...

le 25/01/2012 à 16:01
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Affirmation de comptoir a 2 balles. Pour l'instant personne n'a jamais parlé de corruption ; les motifs qui peuvent avoir poussé le gouvernement suisse a privilegier le Gripen sont nombreux : parmi eux la politique ou le cout moins élevé du projet.

le 25/01/2012 à 16:58
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@sed: Les frégates taiwannaises... les sous-marins pakistanais... les hélicoptères Augusta en Belgique... Les Mirages de Dassault vendus à la Suisse dans les années 60 (le plus gros scandale politique de l'histoire suisse). Renseignez-vous au lieu de...

à écrit le 25/01/2012 à 13:51
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D ucoté de l'Eurofighter lors des précédents contrats il est notoire qu'il y a eu des pots de vin de versés. Comme au moyen orient ou BAE a su arroser qui il fallait comme il fallait.

le 25/01/2012 à 17:33
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Quand la corruption a été éventée, et que la justice Britannique a souhaité enquêter, Tony Blair a personnellement ordonné l'abandon de l'enquête (il en a le droit), au motif qu'elle allait "à l'encontre des intérêts nationaux" (citation). En France,...

à écrit le 25/01/2012 à 13:36
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Mais le Gripen n'avait pas besoin de ce scandale pour déjà égratigner l'image de la Suisse à l'international!

à écrit le 25/01/2012 à 12:35
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ça va pas dégripper nos relations avec un pays qui était déjà pas transparent du tout, pourtant on leur avait dit que les retro commissions seraient placées sur un compte en Suisse dans une banque Suisse pour faire travailler la Suisse.

à écrit le 25/01/2012 à 10:38
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Enquete pas si etonnante quand on lit les extraits des rapports d'evaluation publiés par la presse Suisse et qui étaient tres favorable au rafale. Maintenant qu'il y ait eu des irregularités au sens de la loi Suisse , je ne sais pas , mais il est cla...

le 25/01/2012 à 15:52
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C'est évident ! Vous aimeriez signer un contrat avec quelqu'un qui vous crache dessus presque tous les jours ? Malheureusement notre Président a l'art et la manière de se mettre à dos presque tout le monde.

le 26/01/2012 à 9:35
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@bouchy : Ils avaient aussi le choix avec l'Eurofighter. Le choix de ne pas acheter le Rafale est sûrement politique. Par contre, les suisses s'interrogent sur le choix du Gripen vs l'Eurofighter (dans la mesure où le Rafale était mis hors jeu pour l...

à écrit le 25/01/2012 à 10:34
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Ces marchés militaires sont et seront toujours sources de malversation. Par construction l'efficacité d'un armement n'est que conjecture sur un éventuel conflit à venir; or l'attaquant ne passera à l'offensive que sur le point faible de l'agressé,......

le 25/01/2012 à 18:12
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Pas que les marchés militaires, le secteur de la construction est pas mal non-plus.

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