Le F-35B chasse le Rafale des porte-avions britanniques

Par Michel cabirol  |   |  467  mots
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Arguant d'un surcoût de 1 milliard de livres pour équiper de catapultes les porte-avions de la Royal Navy, Londres opte pour la version à décollage court et appontage vertical de l'avion de combat américain F-35B de Lockheed Martin. Au détriment de la coopération franco-britannique. Les Rafale ne pourront donc pas atterrir sur les porte-avions de Sa majesté.

Comme d?habitude? la Grande-Bretagne tourne en matière de défense le dos à la France. L?élection présidentielle française passée, le ministre britannique de la Défense, Philip Hammond, a annoncé jeudi au Parlement que Londres préférait finalement la version à décollage court et appontage vertical de l?avion de combat américain F-35B américain pour équiper ses porte-avions, aux dépens de la version catapultable du F-35C pourtant choisi dans le cadre de la coopération franco-britannique. Conséquence, les Rafale ne pourront pas atterrir sur les porte-avions de Sa Majesté, dépourvus de catapultes.

Philip Hammond a indiqué que la préférence donnée au F-35B fabriqué par Lockheed Martin se justifiait par "l'augmentation inacceptable et les délais" qu'aurait représenté le maintien du choix du F-35C. Cette version avait pour avantage de permettre aux avions français et britanniques d'utiliser indifféremment les porte-avions de l'un ou l'autre des deux pays. Le retour au choix du F35-B destiné à la Royal Navy et à la Royal Air Force de préférence au F-35C est embarrassant politiquement et diplomatiquement. Pourtant, la version F-35B est sur le sellette et pourrait être abandonnée d?ici à 2013, rappelle un expert français. Le gouvernement de coalition formé par les conservateurs et libéraux démocrates se contredit à deux ans d'intervalle, en revenant à l'option initiale retenue par le précédent gouvernement travailliste.

Un surcoût de 1 milliard de livres

Au plan diplomatique, la notion d'interopérabilité est au coeur de la coopération franco-britannique en matière de défense célébrée sous l'appellation "d'entente formidable" lors de la signature du traité de Lancaster par le Premier ministre, David Cameron, et le président, Nicolas Sarkozy, en novembre 2010. Le choix du F-35C aurait obligé la Grande-Bretagne à équiper ses futurs porte-avions d'un système de catapultes pour un montant estimé à 2 milliards de livres (2,5 milliards d'euros), deux fois supérieur au devis initial, a précisé Philip Hammond. "La décision concernant les porte-avions, qui avait été prise en 2010, était légitime à l'époque, mais les faits ont changé et nous devons changer notre approche en conséquence. Ce gouvernement ne va pas aveuglément poursuivre des projets sans considération pour l'augmentation des coûts et des délais", a martelé M. Hammond.

Le choix du F-35C avait par ailleurs la préférence des militaires britanniques, en raison de son rayon d'action et de son système d'armement supérieurs. Mais cette version n'aurait pas été opérationnelle pour la Royal Navy avant 2023, trois ans après la date prévue de lancement du nouveau porte-avions par la Grande-Bretagne, qui n?a pas encore ce type de bâtiment.