Rafale : les négociations au point mort aux Emirats arabes unis

Par Michel Cabirol  |   |  442  mots
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Abu Dhabi ne semble plus aussi pressé de s'offrir l'avion de combat de Dassault Aviation. Qui n'a pas pour autant perdu toutes ses chances. Mais il faudra attendre un peu plus de temps qu'espéré.

C'est la panne pour le Rafale aux Emirats arabes unis (EAU). Selon plusieurs sources concordantes industrielles et étatiques, les négociations sur la vente de 60 Rafale (Dassault Aviation) sont actuellement au point mort. Non pas en raison de nouvelles crispations - bien que les dernières ne sont encore complètement digérées notamment avec Dassault Aviation - mais parce que Abu Dhabi ne serait plus aussi pressé pour s'offrir de nouveaux avions de combat. Depuis quelques jours, "latribune.fr" avait noté une inquiétude grandissante dans les milieux industriels sur ce dossier majeur pour l'aéronautique militaire française.

Il est vrai que l'ancien chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, n'est plus là pour mettre une pression énorme sur les Emiratis ainsi que sur son entourage pour finaliser coûte que coûte ce contrat. Ce qui ne veut pas dire non plus que le Rafale a perdu toutes ses chances. Loin de là. "La France a redécouvert que le client n'avait pas forcément besoin de ces avions de combat tout de suite mais plutôt à un horizon un peu plus lointain", explique-t-on à "latribune.fr".

Les capitales du Moyen-Orient attendent un geste de Paris

Pour autant, Abu Dhabi, tout comme les capitales de la région Ryad et Doha, attend un signe des autorités français avec la venue du nouveau président de la République, François Hollande, ou du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, voire du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Que fera François Hollande sur ces dossiers d'exportations de systèmes d'arme? Sera-t-il actif ou pas ? Car plusieurs prospects importants dans la région sont en bonne voie, susceptibles de peser dans la balance commerciale et sur l'emploi en France dans un secteur technologique... En fera-t-il une obsession comme Nicolas Sarkozy ? Ce dernier en avait une, déclenchée par l'échec cuisant du Rafale au Maroc, qui avait préféré acheter à l'automne 2007 des F16 américains. Une défaite inenvisageable et un véritable affront pour le nouveau président qu'il était.

Nicolas Sarkozy s'est battu jusqu'au dernier moment pour convaincre les EAU de signer un contrat dans le courant du premier trimestre 2012. En vain. Une visite de Nicolas Sarkozy avait même été programmée le 12 février, puis en mars. Il était prêt à sauter dans un avion pour signer à Abu Dhabi cette commande de 60 appareils. Un petit Etat du Golfe, situé à quelques kilomètres des rives iraniennes, à qui Nicolas Sarkozy a beaucoup donné, dont notamment la base interarmées tricolore doublée d'un renforcement de l'accord de défense de 1995 liant les deux pays.