EADS : Washington sera l'ultime arbitre de la fusion EADS-BAE Systems

Par Michel Cabirol  |   |  344  mots
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Si EADS et BAE Systems décident finalement de se lancer dans cette opération, ils présenteront une opération conditionnée à l'accord de Washington. Qui décidera in fine de la réalisation de l'opération.

Washington, l'ultime arbitre d'une fusion entre EADS et BAE Systems, deux groupes européens, qui portent de surcroît des actifs stratégiques notamment pour la France... Aussi incroyable que cela puisse paraître, c'est bien ce qui va se passer dans le rapprochement entre EADS et BAE Systems, qui pourrait créer le premier groupe mondial dans l'aéronautique et la défense. Au 10 octobre au plus tard, les architectes de cette méga-fusion devront décider si oui ou non ils lancent cette opération, qui sera alors conditionnée à l'accord des Etats-Unis, selon un proche des négociations. "Washington ne regardera l'ensemble de cette opération dans les détails qu'une fois le dossier prêt", pour donner ou pas son feu vert, explique-t-il. "Mais pour le moment ils n'ont pas d'objection a priori", précise cette source. C'est l'une des spécificités de ce dossier, car il est rare de lancer une offre conditionnée à l'accord d'un pays. EADS a obtenu cette particularité "parce que la conditionnalité apparaissait légitime", fait-il valoir.

Une structure ad hoc pour protéger les actifs stratégiques américains

Ce qui pourrait contribuer à un feu vert des Etats-Unis, c'est la structure même de la future entité (voir la tribune.fr de vendredi 14 septembre), avec la protection des actifs stratégiques des pays concernés, dont ceux des Etats-Unis. Les actifs les plus sensibles de chacun des deux partenaires seront portés par les groupes d'origine : BAE Systems pour ce qui concerne les actifs américains, EADS pour les actifs sensibles français . "On pourra ainsi assurer aux Etats-Unis que les activités qui les concernent ne bougeront pas", assure ainsi un autre proche du dossier. S'agissant des missiles balistiques nucléaires français, seuls EADS France et Paris auront un droit de regard sur la stratégie et la gestion de cette activité. En revanche, les profits générés par cette activité seront distribués au prorata de l'actionnariat de la nouvelle entité, soit 60 % pour EADS et 40 % pour BAE Systems.