La méga fusion EADS/BAE Systems fait hésiter Berlin

Berlin redouterait une perte d'influence au sein du nouveau géant aéronautique européen issu du rapprochement entre les deux groupes aéronautiques et de défense.
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La nouvelle d'une possible méga fusion EADS/BAE Systems anime depuis mercredi soir le tarmac berlinois du salon ILA, quelque peu éteint en cette fin d'été, faute d'annonces de gros contrats aéronautiques. A quelques encablures, dans le centre-ville de la capitale, le gouvernement allemand hésite quant à lui sur la position à adopter. Alors qu'il avait prudemment annoncé en début de journée qu'il était informé des négociations et étudiait toutes les questions liées à un tel rapprochement, le gouvernement aurait finalement émis de fortes réserves concernant la méga-fusion, selon l'agence de presse allemande DPA. "Il est douteux que le projet puisse susciter un accord", indiquait à l'agence une source proche du gouvernement.

Berlin redouterait notamment une perte d'influence au sein de la nouvelle entité. Les "golden shares" laisseraient notamment le gouvernement sceptique, selon l'agence allemande. Ces actions préférentielles devraient remplacer le pacte d'actionnaires, qui permettait jusqu'ici aux Etats allemand et français de garder la main sur les activités d'EADS. Mais elles pourraient être invalidées par la Commission européenne.

Le syndidat IG Metall et le Land de Bavière favorables à l'opération

Pour Daimler, actionnaire d'EADS, pas de changement de position : l'industriel allemand cherche toujours à se débarrasser de ses parts du champion aéronautique européen d'ici à la fin de l'année (15 % des actions d'EADS et 22,5 % des droits de vote). La disparition du pacte d'actionnaires permettrait à Daimler de les vendre sur le marché.

Pour le syndicat IG Metall, pas de quoi sonner l'alarme : "EADS et BAE travaillent ensemble depuis longtemps, et sont partenaires dans une série de projets comme les avions de combat Eurofighter. Nous n'attendons donc pas de conséquences négatives de cette fusion sur l'emploi en Allemagne", indiquait le représentant du syndicat, Bernhard Stiedl, sur le site internet du journal économique Handelsblatt. Même décontraction pour le ministre de l'Economie du Land de Bavière, Martin Zeil, qui souligne un "processus normal d'une économie de marché ». Le ministre de Bavière, Land qui compte 15.000 employés d'EADS, voit dans cette fusion une opportunité pour les deux groupes de mieux se positionner au sein de la compétition mondiale.

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Commentaire 1
à écrit le 14/09/2012 à 15:14
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Pour reprendre l'expression " Quand c'est flou y a un loup"; je conseillerai à l'état Français d'être très prudent et surtout sans concessions sur quoi que ce soit. Déjà que les allemands ont obtenu la parité dans EADS en n'apportant jamais que la mo...

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