EADS : un nouveau conseil d'administration garant de l'indépendance du groupe

Par Michel Cabirol  |   |  619  mots
L'ancien PDG de Thales, Denis Ranque, sera-t-il le président du conseil d'administration d'EADS ? Copyright Reuters
Après quelques atermoiements, EADS a enfin choisi les douze membres de son prochain conseil d'administration. L'ancien PDG de Thales, Denis Ranque, est pressenti pour devenir le président du conseil.

C'est bientôt une nouvelle ère pour EADS qui s'ouvre. EADS a enfin trouvé les douze membres de son futur conseil d'administration, qui seront proposés à l'assemblée générale extraordinaire (AGE) des actionnaires : Manfred Bischoff, 70 ans, administrateur de Royal KPN NV et Unicredit, et président du conseil de surveillance de J.M. Voith AG et de Daimler AG ; Ralph D. Crosby, Jr., 65 ans, membre du conseil d'administration du groupe Serco PLC et anciennement membre du conseil d'administration de Northrop Grumman Corporation et d'EADS N.V. ; Tom Enders, 54 ans, président exécutif (CEO) d'EADS N.V. ; Hans-Peter Keitel, 65 ans, vice-président de la Fédération des Industries allemandes (BDI) et anciennement président-directeur général de Hochtief AG ; Hermann-Josef Lamberti, 57 ans, membre du conseil de surveillance de Carl Zeiss AG et d'EADS (depuis 2007), membre du comité consultatif de Barmenia Versicherungen et anciennement membre du directoire de Deutsche Bank AG ; Anne Lauvergeon, 53 ans, partenaire d'Efficiency Capital et président-directeur général d'A.L.P.S.A. et anciennement président-directeur général d'Areva ; Lakshmi N. Mittal, 61 ans, président-directeur général d'ArcelorMittal et membre du conseil d'administration de Goldman Sachs et d'EADS N.V. depuis 2007 ; Sir John Parker, 70 ans, président d'Anglo American PLC, président délégué de DP World et anciennement président du conseil d'administration de National Grid PLC, membre du conseil d'administration d'EADS depuis 2007 ; Michel Pébereau, 71 ans, président honoraire de BNP Paribas et membre du conseil d'administration de Saint-Gobain, de Total et d'EADS (depuis 2007) ; Josep Piqué i Camps, 57 ans, président de Pangea XXI Consultora Internacional et président de Vueling, membre du conseil d'administration d'EADS depuis 2012 ; Denis Ranque, 61 ans, membre du conseil d'administration de Saint-Gobain, anciennement président du conseil d'administration de Technicolor et président-directeur général de Thales ; Jean-Claude Trichet, 70 ans, gouverneur honoraire de la Banque de France et anciennement président de la Banque centrale européenne (BCE), membre du conseil d'administration d'EADS depuis 2012.

Modifications des statuts d'EADS

Le nouveau conseil d'administration d'EADS, une fois élu par l'AGE, "désignera le futur président du conseil lors de sa première réunion", a expliqué EADS dans un communiqué. Une convocation à l'AGE sera prochainement envoyée aux actionnaires, en respectant le préavis réglementaire de 42 jours en vigueur. "Lors de l'AGE, les actionnaires devront également approuver les modifications apportées aux statuts de l'entreprise, ainsi que le plan de rachat d'actions (selon les conditions du marché)", a précisé EADS.

Ranque est favori pour le diriger le conseil

Le président du conseil d'administration sera élu par un conseil dans la foulée de l'assemblée générale. Anne Lauvergeon, Philippe Camus, Denis Ranque... Les trois noms ont été évoqués dans la presse pour prendre le fauteuil de président du conseil. Mais certains ont déjà semble-t-il perdu du crédit auprès d'EADS, notamment Anne Lauvergeon, qui pourrait toutefois à terme prendre la tête du conseil une fois son apprentissage sur le secteur effectué. Pour Philippe Camus, président de l'équipementier Alcatel-Lucent, l'histoire malheureusement se répète. Une fois de plus les politiques lui barrent la route. Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, qui soutenait Anne Lauvergeon, a été très clair fin janvier pour écarter sa candidature : "Je crois que M. Camus a beaucoup à faire chez Alcatel", avait-il affirmé. Est-ce que EADS passera outre un de ses clients majeurs, l'Etat français. Il n'y a aucune chance, souffle-t-on à La Tribune. D'où la candidature de l'ancien PDG de Thales, Denis Ranque, qui connait lui aussi très bien l'aéronautique et la défense... et qui n'était candidat à rien au départ.