Quand Emirates et Qatar Airways trahissent les secrets d'Airbus et de Boeing

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  389  mots
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Le PDG d'Emirates a dévoilé jeudi le lancement probable par Boeing d'une nouvelle version du B777. La veille son homologue chez Qatar Airways avait déclaré qu'Airbus allait probablement abandonner l'A350-800. Outre les gros clients, les politiques jouent souvent eux aussi les porte-paroles des constructeurs.

Ah ! quand on est un gros client, riche de surcroît, on peut visiblement tout se permettre dans l?aéronautique. En deux jours, coup sur coup, les PDG de Qatar Airways et d?Emirates (Dubai) ont visiblement trahi quelques secrets des avionneurs en rendant publics certains projets. Ainsi mercredi le directeur général de Qatar Airways, Akbar al Baker, a déclaré qu?Airbus allait probablement ne jamais construire l?A350-800, la plus petite version de l?A350. « C'est ce qu'ils (Airbus) nous ont dit », a-t-il indiqué. Un porte-parole de l?avionneur a eu beau dire que l?A350-800 était un élément clé du programme, on voit mal néanmoins Akbar al Baker raconter des inexactitudes. S?il n?hésite pas à déballer sur la place publique ses échanges avec les avionneurs, il n?est pas réputé pour autant pour raconter des inepties.

"Je pense que Boeing est prêt à y aller"

Jeudi, ne voulant pas être en reste, ce fut au tour de Tim Clark, l?emblématique directeur général d?Emirates de donner des précisions sur le projet de renouvellement du B777 (nom de code 777 X) de Boeing, à l?horizon 2020. « Boeing est près de proposer une nouvelle version de son long courrier 777 qui serait opérationnelle autour de 2020 », a-t-il déclaré jeudi. Et de préciser :  « Je pense qu'il est prêt à y aller ». « J'espère que durant les deux à trois semaines à venir, nous nous entretiendrons avec Boeing sur une base quasiment officielle ».

Nicole Bricq dévoile les négociations d'Airbus en Turquie

Evidemment, les constructeurs ne peuvent rien dire à ce type de clients à la fois richissimes et gros acheteurs d?avions. Pas plus qu?à certains politiques quand ces derniers s?amusent eux aussi à jouer les porte-paroles des constructeurs. En particulier en France. Récemment en effet, la ministre du commerce extérieur, Nicole Bricq, avant son départ en Turquie, avait dévoilé l?objet des négociations entre Airbus et Turkish Airlines, à propos d?une énorme commande portant sur 150 avions. Des propos qui avaient sérieusement agacé en interne chez Airbus et EADS. « L?automne dernier, lors de l?inauguration de l?usine A350 d?Airbus à Toulouse, Jean-Marc Ayrault avait lui aussi évoqué une commande d?A350 qui devait être annoncée le lendemain.