L'Etat cède plus de 3% du capital de Safran pour financer ses investissements

Par N.B.  |   |  448  mots
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Au cours de Bourse de l'action, cette cession représente un montant de près de 461 millions d'euros. L'Etat entend rester à moyen terme un actionnaire de référence de ce groupe en plein boom. L'action chutait de 3,5% dans les premiers échanges à la Bourse de Paris.

L'Etat se désengage de Safran. Le ministère de l'Economie et des Finances a annoncé avoir cédé, dans la nuit de mardi à mercredi, 3,12% du capital de l'entreprise spécialisée dans l'aérospatial, la défense et la sécurité. L'Etat aurait ainsi engrangé 461 millions d'euros en tenant compte du cours du titre à la clôture mardi à la Bourse de Paris qui était de 35,49 euros. Il se pourrait toutefois que la cession ait été effectuée à un prix moindre comme c'est souvent le cas dans ce type d'opération importante. Le titre perdait d'ailleurs près de 3% dans les premiers échanges à la Bourse de Paris ce mercredi, à 34,37 euros.

Malgré cette cession, l'Etat devrait garder le contrôle de Safran grâce "au jeu des droits de vote double". Sa participation au sein de l'entreprise reste significative puisqu'elle représente 27,08% du capital ce qui permet à l'Etat de conserver sont statut de premier actionnaire du groupe, le deuxième actionnaire étant les salariés avec près de 15% du capital. Dans son communiqué, le ministère a, d'ailleurs, précisé qu'il entendait rester actionnaire de référence de Safran à moyen terme.

"Le produit de la cession (...) servira à financer de nouveaux investissements productifs au service du redressement de notre économie nationale au travers, notamment, de dotations en fonds propres de la Banque Publique d'Investissement", explique Bercy.

Un groupe en pleine forme

Cette opération visait à tirer profit de la flambée de l'action depuis plusieurs mois. En six mois, le titre a effectivement grimpé de 26% tandis que le Cac 40 (indice qu'il a intégré en septembre 2011) n'a progressé que de 9%. L'actitivité de l'entreprise ignore la crise puisque le cours s'est apprécié de 82% en trois ans, et même de 176% si l'on prend une période de cinq ans contre une baisse de 20% pour l'indice-vedette de la Bourse de Paris.

Safran est née de la fusion, en 2005, de SNECMA spécialisée dans la construction de moteurs d'avions, et de Sagem, fabriquant de Défense et de solutions de sécurité. En 2012, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires en hausse de 15,5% à 13,6 milliards d'euros. Le résultat opérationnel est ressorti à 1,47 milliard d'euros (+23,7%) et le résultat net ajusté s'est établi en très forte hausse (+55%) à 999 millions d'euros. Le groupe a assorti ses résultats financiers de "très bonnes perspectives pour 2013".

Par ailleurs, Safran a annoncé, mercredi matin, avoir finalisé le rachat de la branche systèmes électriques de Goodrich (Goodrich Electrical Power Systems) qui a été racheté par United Technologies. Grâce à cette acquisition annoncée en octobre pour 400 millions de dollars, Safran veut devenir "un leader mondial des systèmes électriques aéronautiques".