Espace : la France doit partager les coûts de la fusée Ariane 5 (Cour des Comptes)

Par latribune.fr  |   |  384  mots
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Dans un référé adressé au gouvernement la Cour des Comptes recommande à la France de négocier une participation homogène des principaux parternaires de l'ESA et de l'Union européenne. La France supporte près de 80% des coûts relatifs au Centre spatial guyannais et près de 60% du soutien à l'exploitation d'Ariane 5.

La France ne doit pas être le principal contributeur à l'accès européen à l'espace, garanti par le Centre spatial guyanais (CSG) et le lanceur Ariane estime jeudi la Cour des comptes dans un référé adressé au Premier ministre, au ministre de la défense et au ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche. "Actuellement, c'est toujours la France qui supporte, à près de 80%, l'ensemble des coûts relatifs au CSG, et à près de 60% le soutien à l'exploitation du lanceur Ariane 5", souligne la Cour des comptes. Selon elle, "la question se pose dès aujourd'hui d'une répartition plus équitable de l'effort financier concernant le CSG et le soutien à l'exploitation des lanceurs entre les Etats membres de l'Agence spatiale européenne (ESA) et de l'Union européenne, bénéficiaires de l'accès garanti à l'espace".

La France doit renégocier une participation homogène

Les sages de la rue Cambon recommandent ainsi au gouvernement de "se préparer dès maintenant à négocier, en vue du prochain conseil ministériel" de l'ESA, en 2014, "une participation homogène, et garantie sur le long terme, de nos principaux partenaires de l'ESA et de l'Union européenne, à l'ensemble des composantes de l'accès garanti à l'espace". La Cour relève aussi que la France "est la seule à s'engager résolument dans le financement d'Ariane 6", dont le développement a été acté lors de la conférence ministérielle de l'ESA de novembre dernier.

Plus de clarté dans l'utilisation de Soyouz

La Cour recommande notamment de "définir de manière claire et cohérente l'objectif d'utilisation de Soyouz au CSG dans l'hypothèse d'une mise en service d'Ariane 6, qui vise le même marché que le Soyouz". Les autres lanceurs utilisés à Kourou sont en effet dans le viseur des Sages de la rue Cambon. Soyouz, qui "n'assure pas l'autonomie de l'accès (européen) à l'espace dans la mesure où il dépend de notre partenaire russe", et Vega, petit lanceur à la capacité limitée, dont le coût "dépasse largement celui des lanceurs concurrents".
La Cour préconise également d'étudier la possibilité de développer de nouveaux lanceurs "à maîtrise d'oeuvre française en dehors du cadre de l'ESA avec le ou les seuls pays -Allemagne, voire Italie- les plus concernés".