Défense : la France sur le point de vendre un satellite espion au Pérou

Par Michel Cabirol  |   |  323  mots
Astrium pourrait signer dans les prochaines semaines un contrat évalué à 200 millions de dollars avec le Pérou. Sélectionnée par l'armée péruvienne, la filiale satellitaire d'EADS devrait fournir un satellite d'observation de haute résolution dual.

C'est un bel été pour l'industrie satellitaire tricolore. Après avoir remporté des contrats à l'exportation importants aux Emirats Arabes Unis (Astrium et Thales Alenia Space-TAS) et au Brésil (TAS), la filiale satellitaire d'EADS, Astrium, est sur le point de remporter un joli contrat au Pérou pour un satellite d'observation de haute résolution dual pour un montant estimé autour de 200 millions de dollars, selon des sources concordantes.

Le Pérou, qui a sélectionné le constructeur français, souhaite un accord d'Etat à Etat. « On remet les pieds en Amérique latine, se réjouit-on à Paris. Il faut rebâtir une relation avec ces pays ». Et si le contrat est signé dans les prochaines semaines, Astrium pourra remercier… le ministre délégué chargé des Anciens combattants, Kader Arif, qui s'est beaucoup investi sur ce projet.

Vers un bon cru annuel pour la vente d'armements tricolores

Ces derniers mois, la France a conclu une série de contrats d'armement d'importance, notamment aux Emirats Arabes Unis (deux contrats estimés autour du milliard d'euros) et en Arabie saoudite (1 milliard). Des commandes qui augurent de bon cru pour les exportations d'armements françaises. En juillet, Astrium et Thales Alenia Space se sont engagés à fournir aux Emirats arabes unis deux satellites militaires d'observation (700 millions d'euros), signe selon Paris du rétablissement de la confiance entre deux partenaires stratégiques. Dans la foulée, Thales avait remporté une compétition pour la fourniture de 17 radars Ground Master 200 pour un montant estimé à environ 250 millions d'euros.

Puis en août, selon des sources concordantes, la société ODAS, qui représente les intérêts français en Arabie saoudite, a signé un contrat d'Etat à Etat avec Ryad d'un montant de plus de 1 milliard d'euros portant sur la modernisation d'une partie de la flotte militaire du Royaume (frégates Sawari 1 et pétroliers ravitailleurs). DCNS, Thales et le missilier MBDA ainsi que ODAS se partagent la commande.