Missiles : la France et la Grande-Bretagne se marient pour le meilleur...

Par Michel Cabirol  |   |  489  mots
Au nom de la France et du Royaume-Uni, le ministère britannique de la Défense a notifié fin mars à MBDA le contrat de développement et de production du missile antinavire léger ANL
Au travers du missilier européen MBDA, Paris et Londres ont décidé de poursuivre leur effort d'interdépendance dans le domaine des missiles afin d’éliminer les redondances dans le secteur.

Le PDG de MBDA Antoine Bouvier est aujourd'hui complètement conforté dans sa stratégie d'interdépendance dans le domaine des missiles entre la France et la Grande-Bretagne qu'il préconise depuis plusieurs années. Au nom de la France et du Royaume-Uni, le ministère britannique de la Défense a ainsi notifié fin mars au missilier européen le contrat de développement et de production du missile antinavire léger ANL/FASGW(H), pour un montant de l'ordre de 600 millions d'euros. "Ce développement commun est décisif pour engager la consolidation de l'industrie missilière franco-britannique sous l'égide de MBDA et de ses sous-traitants, dans le cadre de l'initiative One Complex Weapon", a expliqué ce jeudi le ministère de la Défense.

Le franchissement de cette étape importante du programme avait été préparé lors du sommet franco-britannique de Brize Norton le 31 janvier par la signature d'un Memorandum of Understanding (arrangement cadre) entre le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian et son homologue britannique Philip Hammond.

Des économies significatives  

"En travaillant ensemble et en additionnant leurs forces, la France et le Royaume-Uni dépenseront moins pour satisfaire leurs besoins militaires et contribueront à renforcer la compétitivité de MBDA face à la concurrence mondiale", a expliqué MBDA dans un communiqué publié ce jeudi. "Ce programme nous fait entrer dans une ère nouvelle de la coopération qui permettra de réaliser des économies significatives sur les programmes à venir, a fait valoir le PDG de MBDA, Antoine Bouvier cité dans le communiqué. Au lieu de mettre en commun leurs efforts programme par programme, comme c'était la règle auparavant, Français et Britanniques vont désormais coordonner leur approche des développements et des acquisitions afin d'éliminer les redondances dans le secteur des missiles ».

Un missile pour les hélicoptères de la Marine nationale

Cet effort franco-britannique bénéficiera aux hélicoptères qui intégreront le missile FASGW/ANL dans les années à venir. Ce missile apportera aux appareils de la marine nationale une capacité permettant de neutraliser les patrouilleurs, des vedettes rapides et des petites embarcations dans des situations de crise. Il équipera également les Lynx Wildcat AW159 de la Royal Navy. D'une masse approximative de 100 kg, ce missile aura également la capacité d'attaquer des cibles côtières et terrestres. Ce programme marquera "un progrès substantiel par rapport aux missiles Sea Skua et AS15TT" développés par MBDA respectivement au Royaume-Uni et en France, a assuré le missilier  

La Direction générale de l'armement (DGA) assurera avec la DE&S (Defence Equipment & Support), son homologue britannique, la conduite du programme ANL/FASGW(H) au sein d'un bureau de programme commun (Joint Project Office) basé à Bristol. Le programme ANL s'inscrit dans la lignée fructueuse des coopérations entre la France et le Royaume-Uni dans le domaine des missiles (Aster, Scalp, Meteor).