Des balises éjectables : la solution pour éviter un deuxième MH370 ?

Par latribune.fr  |   |  484  mots
S'il avait était installé sur le Boeing 777 disparu début mars, le mystère qui entoure encore aujourd'hui le sort de l'avion aurait été conjuré, assure le directeur commercial de Téthys. (Photo: Reuters)
Une PME varoise a mis au point un dispositif permettant de localiser un avion qui s'abîme en mer. Conçu à la suite de l'accident du vol Rio-Paris d'Air France en 2009, il devrait permettre d'éviter l'incertitude des proches des victimes ainsi que les coûts des recherches.

Une balise qui s'éjecte au moment de l'impact, remonte vers la surface grâce à une bouée et émet une position GPS via les réseaux satellitaires: c'est le système mis au point par une PME française afin d'éviter, comme dans le cas du MH370 de Malaysia Airlines, l'incertitude sur la localisation d'un avion lors d'un accident en mer.

S'il avait était installé sur le Boeing 777 disparu début mars, le mystère qui entoure encore aujourd'hui le sort de l'avion aurait été conjuré, assure le directeur commercial de Téthys, société de pyrotechnie installée à Signes, dans le Var:

"Si la balise n'est pas éjectée, il n'y a pas de signal et s'il n'y a pas de signal, c'est qu'il n'y a pas eu de crash", souligne Marc Schwindenhammer.

Conçu après l'accident du Rio-Paris

Un accident semblable a d'ailleurs été à l'origine de l'idée: celui du vol AF 447 d'Air France entre Rio et Paris dans la nuit du 31 mai au 1er juin 2009. Il avait en effet fallu près d'une semaine pour localiser les premiers débris de l'Airbus qui s'était abîmé en plein océan Atlantique avec 228 personnes à bord, et près de deux ans pour repêcher les boîtes noires.

Le système a été conçu comme "une réponse assez formelle aux recommandations du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA)" qui ont suivi" cet accident, explique le responsable de Téthys.

Parmi les diverses recommandations du BEA, il y avait en effet une demande de "proposition sur les conditions de mise en oeuvre d'enregistreurs éjectables (...) pour les aéronefs effectuant du transport public de passagers".

 Une bouée qui transperce la carlingue

Le dispositif conçu par Téthys comprend un ensemble de capteurs qui détectent le choc et l'immersion. Il éjecte, en transperçant la carlingue de l'appareil, un module comprenant "une bouée qui va se gonfler" pour remonter à la surface.

La balise, munie d'un GPS, dispose d'antennes, qui communiquent via le réseau satellite Cospas-Sarsat. Y sont stockés également les 19 principaux paramètres de vol, permettant "de faire une pré-analyse" des circonstances de l'accident.

La fonctionnalité est assurée pendant 10 ans sans entretien et "on n'est pas obligé de modifier la structure de l'avion", souligne Téthys

Le prototype a déjà coûté 1,5 million d'euros

Développé en collaboration avec l'université Aix-Marseille et la société spécialisée dans les balises sous-marines ACSA (groupe Alcen), le prototype a déjà coûté 1,5 million d'euros, provenant en partie du Fonds unique interministériel. Sa conception a duré 18 mois.

"Environ 30 à 40% du travail est fait", estime le président de, Tethys Roger Anfosso.

La finalisation du projet devrait toutefois coûter encore "plusieurs millions d'euros", car les certifications aéronautiques sont coûteuses. La PME est donc à la recherche du soutien des industriels.