Le MH370 n'est pas encore retrouvé, mais, déjà, l'Organisation mondiale de l'aviation civile (OACI) tire les leçons de cette catastrophe. Une réunion d'experts de l'organisation se tenait jusqu'à ce mardi à Montréal. Leur objectif: "examiner l'utilisation de technologies existantes pouvant fournir les moyens d'assurer un suivi mondial des avions, à un coût raisonnable".
Pour y parvenir, ils comptent répertorier toutes les technologies existantes, notamment satellitaires, afin d'évaluer celles qui seraient plus à même de transmettre des données de base comme la position, l'altitude, la vitesse, le cap etc.
Moins de 100.000 euros
D'après le document de travail de l'OACI que s'est procuré l'AFP, il existerait des "solutions commerciales insoupçonnées fournissant une couverture globale pour moins de 100.000 dollars". Des entreprises comme Globalstar, Inmarsat, Rockwell, Thales Alenia ont déjà été consultées.
Certaines compagnies équipent déjà leurs avions d'un système de suivi, un peu comme les flottes de camions ou les transporteurs maritimes, capables de suivre leur navires sur les océans en temps réel.
Systèmes de communication éteints
Lundi, l'un de ces industriels, le britannique Inmarsat, a proposé ce suivi gratuitement pour "11.000 avions de ligne qui sont déjà équipés d'une connexion par satellite", soit la quasi totalité de la flotte commerciale long courrier. Avant de déployer ce service, Inmarsat a déjà utilisé ses satellites afin de tenter de reconstituer la route du Boeing 777 de la Malaysia Airlines. Même éteints, les systèmes de communication pourraient être repéré grâce à des sons émis par des stations et relayés par des satellites.
Boîte noire dans le cloud
Autre proposition, plus audacieuse encore : créer des boîtes noires "dans le 'cloud' ", c'est à dire immatérielles. En clair : deux systèmes embarqués dans chaque avion enregistrent tous les paramètres de vol ainsi les conversations dans le cockpit et les données sont dupliquées sur des serveurs distants. En cas de problème, ces données pourraient être mises à disposition par les compagnies.
Le précédent Air France
Outre le précédent tout récent que représente la disparition de l'avion de Malaysia Airlines disparu le 8 mars avec 239 personnes à bord, les experts de l'OACI s'appuient aussi sur l'expérience du vol AF447. Après la disparition de l'avion qui effectuait le trajet Rio-Paris, le Bureau français d'enquêtes et d'analyse avait formulé une série de recommandations, dont celle de créer un système de suivi du parcours des avions.
Ce mardi, les compagnies aériennes - regroupées au sein de l'Association internationale des transporteurs aériens (IATA) - devraient décider de créer un groupe de travail sur le suivi des avions de ligne, avec l'objectif de formuler des recommandations d'ici cinq mois au plus tard.
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