A380 : Airbus rêve de commandes salvatrices en Chine

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  325  mots
China Southern est la seule compagnie chinoise à avoir commandé l'A380
Le patron d'Airbus en Chine estime que l'ex-empire du Milieu aura besoin de 60 A380 dans les 5 à 7ans qui viennent. Depuis son lancement il y a 17 ans, seuls 5 exemplaires ont été commandés par Pékin.

Alors que le compteur des ventes d'A380 est bloqué depuis des années, Airbus rêve de placer son super Jumbo en Chine, un marché sur lequel l'avionneur fondait énormément d'espoir depuis le lancement du programme en 2000, mais qui s'est traduit jusqu'ici par un échec retentissant. L'A380 ne s'est vendu qu'à 5 exemplaires à China Southern. C'était il y a douze ans. Depuis, plus rien. La Chine n'a pas commandé plus d'avion et le programme n'a pas rencontré le succès espéré par Airbus. Au point d'en menacer la pérennité. Seuls 319 appareils ont en effet commandés, dont les deux tiers environ ont déjà  livrés. Mais aujourd'hui, Eric Chen, le patron des activités d'Airbus en Chine, ne jette pas l'éponge.

Effet domino

"Quand je regarde le marché, le flux de passagers liaison par liaison et le contexte économique, je suis totalement convaincu que la Chine aura besoin au minimum de 60 A380 dans les cinq à sept ans", a-t-il expliqué lors d'un événement à Pékin. "Ce que je peux dire, c'est que si une compagnie aérienne commande des A380 en nombre, les autres suivront. J'attends un effet domino et je fais en sorte de produire cet effet domino", a affirmé Eric Chen, tout en admettant qu'il ne serait pas aisé de séduire les acheteurs chinois.

Besoin crucial de vendre

Si elles devaient se réaliser, de telles commandes permettraient de sauver le programme. Airbus cherche en effet d'arracher des ventes supplémentaires pour assurer de la production jusqu'au milieu de la prochaine décennie où apparaitront de nouvelles technologies de moteurs qui permettront d'améliorer l'avion. C'est dans cette optique que quelques nouveautés ont été proposées en juin dernier (A380 Plus). Au rythme actuel de la production (1 avion par mois), le carnet de commande permet de maintenir la ligne de production jusqu'en 2023 à peu près. Sauf à baisser encore la production, ce que la direction n'exclut pas.