Aéronautique : en pleine crise, Boeing supprime 16.000 postes

Par latribune.fr  |   |  505  mots
Ces suppressions de postes concernent principalement la division aviation civile. (Crédits : Nick Oxford)
Fragilisé par les déboires du B737 MAX et les conséquences catastrophiques du Covid-19 sur le transport aérien, le groupe va réduire ses effectifs mondiaux de près de 10%, soit environ 16.000 postes, et diminuer la production de ses avions long-courriers pour s'adapter à la chute de la demande.

Boeing taille dans ses effectifs. Fragilisé par les déboires du B737 MAX et les conséquences catastrophiques du Covid-19 sur le transport aérien, le groupe va réduire ses effectifs mondiaux de près de 10%, soit environ 16.000 postes, et diminuer la production de ses avions long-courriers pour s'adapter à la chute de la demande. Ces suppressions de postes se feront à travers des plans de départs volontaires et des licenciements secs. Elles concernent principalement la division aviation civile, dont les effectifs vont être diminués de 15%, a précisé le directeur général du constructeur, David Calhoun, dans un courrier interne. Lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes, ce dernier a indiqué que 70.000 salariés étaient éligibles au plan de départs.

Pas de deuxième vague de départs prévue

Alors que la réduction des effectifs sera largement inférieure à la baisse de la production, David Calhoun a assuré qu'une deuxième vague de réductions d'effectifs n'était pas prévue à moyen terme. Pour rappel, la production du 737 MAX est toujours à l'arrêt et celle des gros-porteurs va être réduite. Les cadences du B787 vont en effet passer de 14 à 10 par mois jusqu'à fin 2021 puis à 7 en 2022, tandis que celles du 777 et du 777X passeront de cinq à trois par mois en 2021. Tablant sur une remise en service du 737 MAX au troisième trimestre, Boeing redémarrera la production de l'avion à ce moment-là et espère atteindre une cadence de 31 appareils par mois en 2021. Pour rappel, avant son immobilisation en mars 2019, Boeing produisait 52 unités par mois et envisageait de passer à 57.

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Des résultats dans le rouge

Les déboires du MAX et la crise sanitaire ont plongé le groupe dans le rouge au premier trimestre, avec une perte nette de 641 millions de dollars. Le chiffre d'affaires a baissé de 26,2% sur un an à 16,91 milliards de dollars, plombé par une chute d'environ un tiers des livraisons d'avions civils. La dette a bondi, de 27,3 milliards de dollars au 31 décembre 2019 à 38,9 milliards fin mars de cette année. Mais l'avionneur américain affiche sa confiance sur sa capacité à réunir les liquidités suffisantes pour financer ses activités.

Aides d'État

Mardi, Reuters a rapporté qu'il travaillait avec ses banques à un projet d'emprunt obligataire d'un montant d'au moins dix milliards de dollars. Le mois dernier, Boeing a utilisé la totalité de la ligne de crédit de 13,8 milliards de dollars dont il disposait et il envisage désormais de solliciter des aides publiques. Le groupe a demandé une aide gouvernementale d'au moins 60 milliards de dollars pour lui et ses 17.000 sous-traitants, mais ne dit pas s'il entend parallèlement solliciter les 17 milliards de dollars promis aux entreprises œuvrant à la sécurité nationale dans le plan d'aide fédéral.

David Calhoun a déjà averti qu'une entrée de l'État fédéral au capital était une ligne rouge à ne pas franchir.