Airbus Helicopters cartonne en Chine

Par Michel Cabirol  |   |  589  mots
Le loueur chinois CMIFL va acheter 100 Ecureuil (H125 et H130) à Airbus Helicopters
Le constructeur de Marignane a vendu 114 hélicoptères en deux jours. Il a notamment obtenu en Chine un contrat portant sur la vente de 100 Ecureuil. Soit un montant au total de 625 millions d'euros environ.

Et Norbert Ducrot récidiva. Après la Corée du Sud, le vice-président d'Airbus Helicopters pour l'Asie du Nord (Chine, Corée du Sud et Japon) a obtenu en Chine un très joli contrat. Un de plus... Le constructeur de Marignane a signé un accord avec la société chinoise de location CMIFL, filiale du 7eme fonds d'investissement chinois China Minsheng Investment, qui s'est engagé à commander 100 appareils de la famille Ecureuil (H125 et H130), dont 10 ferme, lors des cinq prochaines années pour un montant évalué à 400 millions d'euros. Les dix premiers appareils seront livrés en 2016, a précisé Airbus Helicopters dans un communiqué publié de Tianjin où se tient le salon Heli-Expo. Tous les Ecureuil seront fabriqués à Marignane.

Une victoire acquise au détriment de l'américain Bell, qui avait été sélectionné face à Airbus Helicopters. Une douce revanche pour le constructeur de Marignane après la très grande déception générée par la décision étonnante de Tokyo de choisir le Bell 412, une plate-forme qui a plus de 50 ans, face au programme X9, le nouvel hélicoptère de 4 à 5 tonnes que souhaite développer Airbus Helicopters. En tout cas, cette commande s'ajoute à deux autres annoncées sur la salon de Tianjin ces deux derniers jours : sept H175 pour la police de Hong-Kong (Government Flying Services) pour un montant de 200 millions d'euros et sept H130 (25 millions d'euros environ) pour la société d'ambulances aériennes HEMS999, appartenant au chinois MIT Group. Soit 114 appareils...

La Chine, futur eldorado des hélicoptéristes

Avec la simplification fin 2013 des procédures d'autorisation de vol pour les appareils privés en Chine, le marché des hélicoptères, qui représente actuellement un volume d'environ 120 appareils par an, va progressivement exploser. "Nos commandes doublent tous les ans, a confirmé Norbert Ducrot, qui revendique 45% de parts de marché en Chine. Le marché chinois va rapidement dépasser le marché civil américain en volume". Selon le patron d'Airbus Helicopters pour l'Asie du Nord, le marché civil américain s'élève en moyenne à 160 appareils par an.

Il estime que le marché chinois, Hong Kong compris, doit représenter 5.000 à 10.000 hélicoptères au cours des 20 prochaines années, contre seulement 600 appareils aujourd'hui en activité. Pour autant, modère-t-il, le marché n'a "pas encore explosé". Car ce marché reste encore entravé par le contrôle de l'espace aérien de basse altitude par l'armée chinoise.

La version service public du H175 perce en Asie

Norbert Ducrot s'est également réjoui du contrat obtenu à Hong-Kong, qui a choisi le H175 face au AW139 du constructeur italo-britannique AgustaWestland, auprès d'un opérateur ayant "une très grande réputation". "Après le succès de l'entrée en service du H175 dans une configuration oil and gas, le lancement de la version service public est une autre étape importante de ce programme", a expliqué le PDG d'Airbus Helicopters, Guillaume Faury. En outre, Airbus Helicopters a mis le pied en Chine sur un marché potentiellement gigantesque les hélicoptères ambulances. "C'est un marché gigantesque en Chine. Alors que les pays occidentaux opèrent deux appareils par million d'habitants, la Chine n'en possède qu'une dizaine aujourd'hui", explique Norbert Ducrot.

Enfin, a-t-il souligné à La Tribune, le constructeur chinois Avicopter, filiale du groupe Avic, a présenté au salon de Tianjin le premier prototype de l'AC352, "le frère jumeau du H175", propulsé par une turbine Ardiden 3C (Turbomeca). Ce biturbine de classe sept tonnes EC175 sera fabriqué à Harbin.