Airbus signe une commande pharaonique de 300 avions avec la Chine

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  374  mots
(Crédits : Regis Duvignau)
Lors de la visite en France du président chinois Xi Jinping, Guillaume Faury, le président d'Airbus Commercial Aircraft et futur patron du groupe Airbus, et Jia Baojun, président de China Aviation Supplies Holding Company (CASC), ont signé à l'Elysée une commande portant sur 300 avions, 290 A320 et 10 A350.

Pendant que Boeing est confronté à des vents contraires avec les difficultés de son B737 MAX, immobilisé après l'accident d'un appareil de ce type le 10 mars en Ethiopie, Airbus a engrangé un contrat pharaonique avec la Chine. Lors de la visite en France du président chinois Xi Jinping, Guillaume Faury, le président d'Airbus Commercial Aircraft et futur patron du groupe Airbus, et Jia Baojun, président de China Aviation Supplies Holding Company (CASC), ont signé à l'Elysée une commande portant sur 300 avions (290 Airbus A320 et 10 A350) destinés aux compagnies chinoises. Un contrat évalué à 35 milliards de dollars au prix catalogue.

Un contrat révisé à la hausse

Airbus a rappelé que cette commande était plus importante que le pré-accord annoncé il y a plus d'un an, qui portait sur 184 Airbus A320.

"La conclusion d'un grand contrat pour Airbus est une avancée importante et un excellent signal (...) de la force des échanges" entre la Chine et la France, a commenté le président Emmanuel Macron lors de la signature du contrat au cours d'une cérémonie à l'Elysée.

Cette commande contribuera à alimenter l'usine d'Airbus à Tiajin.

84% des Airbus en service en Chine sont des A320

A fin janvier 2019, la flotte Airbus en service auprès des opérateurs chinois comptait quelque 1.730 appareils, dont 1.455 moyen-courriers de la famille A320 et 17 long-courriers de la famille A350 XWB, le dernier-né de la gamme Airbus.

La Chine a en revanche boudé l'A380. Seuls cinq exemplaires ont été achetés en 2005 par China Southern. Contrairement à ce qu'a souvent avancé Airbus, la Chine n'a pas été un marché pour le très gros-porteur européen. Car, en multipliant les constructions d'aéroports (un nouvel aéroport gigantesque à Pékin va ouvrir en 2019, par exemple), la Chine n'a pas rencontré de sous-capacité aéroportuaire qui aurait pu justifier l'achat massif d'A380. La sous-capacité de l'espace aérien n'a pas été suffisante forte non plus pour contraindre les compagnies à utiliser des avions de plus grande capacité. En outre, les compagnies chinoises se sont davantage focalisées jusqu'ici sur le marché intérieur que sur le marché international. Autant d'éléments qui confortent les observateurs qui, depuis des années, expliquent que l'A380 a été lancé trop tôt.