ArianeGroup lance la production de la première Ariane 6, qui décollera en 2020

Par Michel Cabirol  |   |  549  mots
Sur la période 2020-2023, 34 lancements institutionnels ont été identifiés et pourraient être dédiés à Ariane 6 (25) et à Vega C (9)
ArianeGroup lance la production de la première Ariane 6 (version 62), qui doit être lancée en juillet 2020.

Un pas de plus vers le décollage d'Ariane 6 en juillet 2020 à Kourou. A l'issue de la revue d'industrialisation baptisée "Maturity Gate 6.2" qui s'est déroulée entre le 15 novembre et le 14 décembre, ArianeGroup, l'Agence spatiale européenne (ESA), le CNES ainsi que des experts indépendants ont pris la décision d'engager la production de la première Ariane 6 (version 62), qui doit être lancée en juillet 2020. "La revue a confirmé que la maturité de l'industrialisation d'Ariane 6 est suffisante pour lancer la production du premier lanceur, conformément aux objectifs du programme", a expliqué ArianeGoup dans un communiqué publié lundi.

"Commencer la production du premier lanceur à peine trois ans après la décision des États membres de l'ESA de démarrer le programme Ariane 6, en décembre 2014, constitue une étape majeure", a expliqué dans le communiqué le PDG d'ArianeGroup, Alain Charmeau.

ArianeGoup dans les temps

Au-delà du débat sur la future compétitivité d'Ariane 6, c'est une bonne nouvelle pour la filière lanceur européenne. ArianeGroup démontre ainsi l'efficacité du processus industriel mis en place pour le développement et la production de ce lanceur. Même si ce lanceur au développement low cost n'est qu'une copie ou presque d'Ariane 5. Le moteur Vulcain va débuter fin 2017, début 2018 une campagne d'essais, a précisé Alain Charmeau lors d'un petit-déjeuner de l'AJPAE ( Association des journalistes professionnels de l'aéronautique et de l'espace).

De con côté, le moteur réallumable de l'étage supérieur Vinci doit terminer ses essais au banc début 2018. Enfin, la construction du pas de tir (EL4), sous la maîtrise d'oeuvre du CNES, "avance bien", a précisé Alain Charmeau. Ariane 6 est censée répondre à partir de 2020 à la concurrence, notamment celle de Falcon 9 fabriquée par SpaceX, la société de lancement du milliardaire Elon Musk. Dotée de deux propulseurs, la version Ariane 62, avec une capacité d'emport de 5 tonnes, est destinée aux clients institutionnels. Avec ses quatre propulseurs, Ariane 64 aura une capacité d'emport de 10,5 tonnes et ciblera le marché des satellites commerciaux.

Commercialisation d'Ariane 6

En parallèle, l'ESA prépare la mise en exploitation du lanceur. Toutes les conditions associées à la commercialisation et la production en série des lanceurs Ariane 6 vont être passées en revue dans le détail. La conclusion est attendue en mars 2018. Ce lanceur, qui a obtenu un premier contrat de la commission européenne (Galileo), sera 40% moins cher à produire qu'Ariane 5, qui a réalisé avec succès 82 lancements d'affilée. La transition entre les deux lanceurs s'étalera de 2020 à 2023. En 2018, Ariane 5 doit effectuer sept lancements, dont un pour la mise en orbite de quatre satellites Galileo, a indiqué Alain Charmeau

Le PDG d'ArianeGroup vise notamment une commande institutionnelle groupée, via un accord signé avec la Commission européenne, l'ESA, Eumetsat et différentes agences spatiales nationales (France, Allemagne, Italie, Espagne, Belgique, Suisse et Grande-Bretagne). Avec une commande de ce type, les États pourraient obtenir "des prix plus intéressants" tandis qu'ArianeGroup aurait "une petite visibilité", a-t-il estimé. Comme La Tribune l'a révélée, sur la période 2020-2023, 34 lancements institutionnels ont été identifiés et pourraient être dédiés à Ariane 6 (25) et à Vega C (9). "Confiant", Alain Charmeau espère un accord en mars 2018.