Frégates : la Grèce confirme le contrat avec la France malgré l'offre américaine

Par latribune.fr  |   |  459  mots
Selon l'accord franco-grec de quelque 3 milliards d'euros, annoncé en grande pompe le 28 septembre à Paris, trois frégates de défense et d'intervention (baptisées Belharra à l'export) doivent être construites en France par Naval Group. (Crédits : Naval Group)
Les Etats-Unis ont donné leur feu vert vendredi à une possible vente de quatre frégates à la Grèce, laissant craindre de nouvelles tensions avec Paris après la crise franco-américaine autour d'un mégacontrat de sous-marins à l'Australie. Mais le contrat annoncé en septembre avec la France n'est pas menacé : samedi matin, la Grèce a confirmé l'achat de trois frégates, qui seront construit par Naval Group dans l'Hexagone.

Pourquoi les Etats-Unis ont-ils annoncé vendredi une possible vente de quatre frégates à la Grèce, alors qu'Athènes s'était déjà engagée avec la France en septembre dernier ? Face à l'émotion qu'a immédiatement suscité cette annonce américaine dans l'Hexagone, le ministère français des Armées et son homologue grec ont remis les pendules à l'heure ce samedi matin. Le contrat pour l'achat par la Grèce de trois frégates à la France "est en vigueur et sera poursuivi", a assuré samedi à l'AFP une source au sein du ministère grec de la Défense. *

"L'accord gréco-français est en vigueur et sera poursuivi. Cela a été fait au plus haut niveau possible. Le Premier ministre grec l'a annoncé lui-même", a déclaré cette source, confirmant les déclarations du ministère français des Armées.

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Selon l'accord franco-grec de quelque 3 milliards d'euros, annoncé en grande pompe le 28 septembre à Paris, trois frégates de défense et d'intervention (baptisées Belharra à l'export) doivent être construites en France par Naval Group, à Lorient (ouest), pour être livrées à la marine grecque en 2025 et 2026. L'accord préalable porte également sur une quatrième frégate en option. Outre les navires, il comprend enfin la fourniture par le fabricant de missiles MBDA de leurs armements (missiles antiaériens Aster, antinavires Exocet et des torpilles) et des prestations de soutien sur trois ans.

Or, vendredi, le département d'Etat américain a annoncé dans un communiqué avoir préapprouvé un projet de vente à Athènes de quatre frégates de combat et leur équipement, d'une valeur de 6,9 milliards de dollars (6,10 milliards d'euros). "Depuis qu'on est en discussion avec les Grecs, l'offre américaine n'est plus sur la table. Par ailleurs on a signé le contrat avec les Grecs. Il a été paraphé il y a quelques jours", a déclaré de son côté le ministère français des Armées samedi à l'AFP. Des informations ensuite confirmées du côté d'Athènes.

Cette annonce américaine est intervenue moins de trois mois après la conclusion du partenariat de sécurité AUKUS entre les Etats-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni, qui avait torpillé le contrat de sous-marins français à Canberra, provoquant une crise diplomatique entre Paris et Washington. Mais le ministère des Armées français a assuré avoir été informé cette fois de l'annonce américaine et en a relativisé la portée.

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