La Grèce achète trois frégates FDI à Naval Group pour 3 milliards d'euros

En attendant l'acquisition de trois corvettes Gowind, Athènes a signé un protocole d'accord en vue d'acheter trois frégates de défense et d'intervention (FDI) à Naval Group pour environ 3 milliards d'euros. Elles seront armées par des missiles Aster 30 et des Exocet MM40 Block 3c.
Michel Cabirol
L'accord contribue à protéger la sécurité, la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de nos deux États, tout en promouvant la sécurité, la stabilité et la prospérité dans des régions d'intérêt commun, a assuré Emmanuel Macron.
L'accord "contribue à protéger la sécurité, la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de nos deux États, tout en promouvant la sécurité, la stabilité et la prospérité dans des régions d'intérêt commun", a assuré Emmanuel Macron. (Crédits : Naval Group)

Emmanuel Macron et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis ont signé mardi un protocole d'accord portant sur une prochaine commande par Athènes de trois frégates de défense et d'intervention (FDI) avec trois ans de maintien en condition opérationnelle (MCO) dans le cadre du renforcement du "partenariat stratégique" entre la France et la Grèce. Ces trois frégates FDI, baptisées Belharra, seront construites en France, sur le site de Lorient, pour un montant de 3 milliards d'euros environ. La France et la Grèce se donnent trois mois pour signer un contrat ferme pour ces trois frégates FDI, identiques à celles de la France. Ce qui réduit la facture pour Athènes, qui n'a pas demandé des développements spécifiques.

"Nikólaos Panayotópoulos, ministre de la Défense grec, Pierre Eric Pommellet, président-directeur général de Naval Group et Eric Béranger, président-directeur général de MBDA ont signé le 28 septembre un protocole d'accord (Memorandum of Understanding) pour ouvrir la négociation afin de fournir à la Marine hellénique trois frégates de défense et d'intervention (FDI) et leurs équipements ainsi qu'une frégate supplémentaire en option", ont annoncé les deux groupes dans un communiqué commun.

Cet accord est un "témoignage de confiance et de démonstration de la qualité de l'offre française", a souligné Emmanuel Macron à l'Élysée à l'issue de la signature. Kyriakos Mitsotakis a précisé que le contrat portait également sur une option pour une frégate supplémentaire, en précisant que cet accord répondait "aux besoins de la marine grecque".

La Grèce, deuxième client de la FDI

Frégate de premier rang (4.500 tonnes), la FDI est, selon Naval Group, "un condensé des meilleures technologies de Naval Group, de Thales et de MBDA" qui fournira à la Grèce des missiles Aster 30 B1 et Exocet MM40 Block 3c ainsi que des torpilles MU90. Elle sera pleinement interopérable avec les flottes européennes et de l'OTAN. En revanche, Athènes ne commande ni hélicoptères, ni drones pour équiper ces trois frégates.

La Grèce va en principe devenir le deuxième client de cette frégate multi-missions, portant le nombre d'unités produites de cinq pour la Marine française à huit au total plus une en option. "Nous veillerons aussi ensemble à intensifier ces coopérations sur le plan industriel, à permettre d'avoir au maximum une présence et un renforcement de ces coopérations industrielles et de la création d'emplois de part et d'autre", a expliqué Emmanuel Macron. Pour l'heure, il est un peu tôt pour connaître le pourcentage de la charge de travail, qui sera dévolue en Grèce.

Les FDI 2 et 3 destinées initialement à la marine nationale vont finalement accoster en Grèce dès 2025. La troisième FDI sera livrée en 2026 à la marine grecque. Selon le ministère des Armées, cette vente à la Grèce a "un impact mesuré pour la marine nationale". D'autant plus que les frégates Lafayette rénovées pourront faire la jonction avec les FDI. La marine nationale recevra quant à elle sa deuxième et sa troisième FDI en 2026 et 2027 en décalage de quelques mois par rapport au calendrier initial. En revanche, la première FDI sera livrée comme prévu en 2024 à la marine nationale, tandis que les deux dernières lui seront remises en 2028 et 2029 conformément à la loi de programmation militaire (LPM).

Des corvettes Gowind en négociations

Trois corvettes Gowind (plus une en option) sont toujours en négociations entre la Grèce et Naval Group. Ce volet, qui figurait encore dans l'accord lundi soir, n'a finalement pas pu être concrétisé mardi matin. La raison : la Grèce souhaite construire ces corvettes par des chantiers navals grecs, ce qui demande un peu plus de travail en vue de finaliser cette opération.

Le programme de réarmement grec vise à contrer les provocations turques dans l'est de la Méditerranée, contre lesquelles la France est un des rares pays de l'UE à avoir protesté publiquement ces derniers mois. Athènes avait lancé en 2020 un appel d'offres pour quatre frégates et la rénovation de ses frégates Hydra. La société française Naval Group y avait participé et était opposée à l'allemand TKMS, au néerlandais Damen, à l'italien Fincantieri et à l'américain Lockheed Martin.

Mi-septembre, Kyriakos Mitsotakis avait déjà annoncé l'achat surprise de six avions de combat Rafale, en plus d'un précédent contrat à 2,5 milliards d'euros, signé en janvier (12 Rafale d'occasion et six neufs). Le prochain accord entre Naval Group et Athènes ne remet pas en cause l'achat des six Rafale supplémentaires, a affirmé le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean.

Un accord qui favorise la sécurité de la Méditerranée orientale

L'accord signé mardi "contribue à protéger la sécurité, la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de nos deux États, tout en promouvant la sécurité, la stabilité et la prospérité dans des régions d'intérêt commun", a assuré Emmanuel Macron. "Il s'inscrit en parfaite en cohérence et dans le plein respect de nos engagements à l'UE et à l'Otan, en en renforçant l'effectivité pour la protection de nos territoires et en nous permettant d'agir plus efficacement et de façon plus coordonnée ensemble pour la paix et la sécurité en Méditerranée, au Moyen-Orient, en Afrique et dans les Balkans", a-t-il précisé.

Interrogé sur cette vente d'armes qui pourrait entrainer une surenchère dans la région de la Méditerranée orientale, la réponse d'Emmanuel Macron a été claire : "Je n'ai pas le sentiment qu'à l'été 2020 ce soit la Grèce qui se soit montrée belliqueuse en Méditerranée orientale. Je pense qu'il est de notre devoir, nous, Européens, de montrer que nous sommes solidaires avec chacun des États membres, et c'est ce que la France a fait à l'été 2020. C'est ce que nous consolidons par ce partenariat stratégique. La Grèce est aux avant-postes, dans une région tourmentée, où les intérêts énergétiques et géopolitiques sont majeurs. Ils le sont pour la Grèce, ils le sont pour l'Europe et ils le sont pour la France".

Michel Cabirol

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Commentaires 8
à écrit le 29/09/2021 à 4:25
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Facile ! La Grèce n'a pas d'argent mais va payer avec un crédit financé par nos sous au final ! ! Bizarre les Grecs n'en voulaient plus l'an dernier car les budgets étaient épuisés (Les Ricains voulaient les financer avec leur planche à $ comme pour...

à écrit le 28/09/2021 à 19:11
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La Grèce achètera ou achèterait 3 frégates, ce n'est pas pareille , arrêtons ce journalisme à 2 cents.

à écrit le 28/09/2021 à 15:54
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3 mois c’est long...

à écrit le 28/09/2021 à 15:27
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ON va dire que les Etats Unis ont laissé filé ? Ou bien finalement le choix des croiseurs Etats Unis était bien trop cher en maintenance et en équipages.

le 28/09/2021 à 21:48
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Effectivement, il est possible que les USA aient laissé filer, vu qu'ils nous ont bien niqué sur l"Australie... et la Suisse ..! Biden notre meilleur allié.... Gardez moi de mes amis, je m'occupe de mes ennemis...

à écrit le 28/09/2021 à 14:12
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Bref! Les médias français veulent sauver le pouvoir en place

à écrit le 28/09/2021 à 12:54
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Esperons que les americains considerent la Grèce comme sans aucun intérêt pour America First....

le 28/09/2021 à 17:15
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@mougeon.Au contraire, les américains savent bien que les grecs n'ont pas le premier euro pour payer, cela va encore bien arranger l'entente avec les allemands qui voudraient retrouver une certaine maitrise des déficits.

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