Un nouvel acteur de poids prépare son arrivée sur le marché aujourd'hui très restreint du low-cost long-courrier. Selon l'agence Bloomberg, la compagnie indienne à bas coûts Indigo, qui s'est fait un nom ces dernières années pour avoir signé avec Airbus des mégas contrats d'avions moyen-courriers de la famille A320, étudie aujourd'hui l'achat d'une commande de gros-porteurs de type A330 pour se lancer dans l'aventure du long-courrier.
Première compagnie indienne sur le marché intérieur
Première compagnie domestique indienne avec 155 avions en service et 40% parts de marché, la compagnie fondée par Rakesh Gandwall, bien connu en France pour avoir mis en place le système de yield management d'Air France dans les années 90, entend commander, d'ici à juin, jusqu'à 50 A330-800, l'une des deux versions remotorisées de cet appareil (Neo). Même si la compagnie étudie également l'A350 et le B787, l'A330 Neo tiendrait la corde en raison de la rapidité de ses livraisons.
Dans le sillage d'Air Asia et Norwegian
Si Indigo passait à l'acte, elle se placerait ainsi dans le sillage d'Air Asia et Norwegian, les deux seules compagnies à bas coûts spécialisées initialement sur le court et moyen-courrier à avoir étendu leurs ailes au long-courrier. Les autres compagnies à bas coûts long-courrier existants dans le monde (Scoot, Eurowings, Level, French Bee, Jetstar) sont toutes des émanations de grands groupes classiques.
Une telle commande ferait du bien à Airbus. En cours de certification, l'A330 Neo ne compte en effet que 220 commandes environ et Hawaiian vient d'annuler sa commande de six exemplaires pour prendre des Boeing B787-9. Pour l'heure, ces low-cost long-courriers représentent moins de 1% de la capacité long-courrier mondiale et sa réussite fait toujours débat. John Leahy, l'ancien directeur commercial d'Airbus, estimait l'an dernier qu'elles pourraient rafler plus de 50% du marché.