"L’Homme aura besoin de l'IA pour réagir de manière éclairée" (Florence Parly)

Par François Manens  |   |  549  mots
La ministre des Armées Florence Parly. (Crédits : GONZALO FUENTES)
En ouverture du Paris Air Forum ce vendredi 14 juin, la ministre des Armées Florence Parly a adressé les futurs enjeux de l’aéronautique militaire auquel le gouvernement répondra par un plan dévoilé lundi prochain au salon du Bourget.

La Défense est plus que jamais touchée par les transitions numériques, et la course à l'armement se fait désormais également du côté de l'intelligence artificielle. La ministre des Armées Florence Parly en a fait un de ses principaux cheval de bataille, avec la création l'an dernier d'une Agence de l'innovation dotée d'un budget de 100 millions d'euros par an. A l'occasion de sa prise de parole au Paris Air Forum, la ministre a précisé qu'elle annoncerait le futur plan de l'armée française dès lundi prochain.

« Aux révolutions, ils font répondre par l'innovation. Innover pour vaincre par les airs, voilà l'ambition que le ministère des Armées portera très fièrement des lundi au salon du Bourget. Ce sera l'occasion pour le ministère des armées de dévoiler tous les détails de la préparation du futur de l'aéronautique militaire", a annoncé Florence Parly

L'IA au coeur du futur de la défense

Les technologies poussent l'armement à de nouvelles limites : on parle de cyberdéfense, de cyberoffensive, de drones ou encore d'équipements toujours plus connectés.

"Aujourd'hui nous faisons face à des guerres sans répit, sans frontière, sans Etat, qui s'exportent parfois même jusqu'à l'espace. Sous l'effet des innovations technologiques, c'est le tempo de la guerre qui s'accélère.", a développé la ministre. "Les temps de décision se contractent, les temps de réaction aussi. Et l'homme aura besoin de l'intelligence artificielle pour réagir de manière éclairée dans le bon tempo."

Thales ou Atos se sont positionnés sur ce nouveau marché. Et la ministre se projette déjà dans l'avenir : "Demain nous engageront des systèmes d'armes connectées dans un combat collaboratif." Mais qui dit intelligence artificielle dit données. Plus les données récoltées sont qualitatives et nombreuses, plus l'IA a de chances d'exceller dans ses tâche. C'est pourquoi la ministre encourage les acteurs de la Défense à collaborer. C'est par exemple le cas de l'initiative Man Machine Teaming, financé par la Direction Générale de l'Armement (DGA) mais animé par Dassault aviation et Thales. Ce projet s'inscrit dans le programme de système de combat aérien futur (SCAF). Il a pour objectif de développer un système aérien cognitif, dans lesquels tous les appareils généreraient et partageraient leurs données pour optimiser diverses tâches.

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"Par le partage de la donnée, agrégée en temps réelle pour établir une situation tactique commune, nous serons capables d'intégrer de nombreux système à l'intérieur d'une seule bulle tactique", a développé le cheffe des armées.

Pour y parvenir, la France va également s'appuyer sur une stratégie d'intelligence artificielle commune avec l'Allemagne et l'Espagne, dont les détails seront également communiqué à l'ouverture du salon du Bourget. La ministre appelle ainsi à l'ouverture aux autres acteurs, aux autres pays, mais aussi au civil.  "L'innovation est tirée par le secteur civil et marchand. Notre industrie de défense doit donc s'y adapter et capter les technologies les plus prometteuses", a-t-elle conclu.