Intelligence artificielle : Google s'affirme comme la menace numéro un pour OpenAI

Un temps dépassé par le départ sur les chapeaux de roue d'OpenAI dans l'intelligence artificielle générative grâce à ChatGPT, Google refait son retard. À l'occasion de l'I/O, sa grande conférence annuelle, le géant de la tech a présenté tout un éventail de modèles et d'outils d'IA, aux capacités et aux performances proches ou similaires de ceux d'OpenAI, considéré comme numéro un du secteur.
François Manens
Sundar Pichai, le CEO de Google, à l'ouverture de la Google I/O.
Sundar Pichai, le CEO de Google, à l'ouverture de la Google I/O. (Crédits : Google)

Google est-il enfin en mesure de boxer dans la même catégorie qu'OpenAI ? Mardi soir, le contenu de sa conférence annuelle I/O ressemblait comme deux gouttes d'eau à celle tenue la veille par la startup star de l'intelligence artificielle. Le géant de la tech a tout d'abord introduit Gemini Flash, une version plus rapide et moins chère de son modèle d'IA, sur le même principe que GPT-4o d'OpenAI. Puis il a présenté Veo, un outil capable de générer une vidéo à partir d'une simple commande, similaire à Sora l'outil d'OpenAI qui avait fait grand bruit.

Enfin, dans une vidéo de démonstration impressionnante, Google a présenté Projet Astra, un assistant d'IA (en développement) embarqué sur des lunettes connectées, capable de converser de façon fluide avec l'utilisateur et d'analyser en temps réel ce qu'il voit. La comparaison avec Jarvis, à la fois l'IA du super héros Iron Man et l'une des principales références d'assistant d'IA dans la pop culture, a rapidement inondé les réseaux sociaux. La veille, OpenAI avait lui aussi présenté un assistant vocal, basé sur une autre référence de pop culture, le film Her (2013). Vous l'aurez compris : pratiquement chaque IA de l'un a une version miroir chez l'autre.

Google enfin en ordre de marche

Avant d'en arriver là, Google a couru pendant près d'un an après OpenAI. Ce dernier parvenait toujours à sortir plus vite, à faire mieux, à créer plus d'engouement. Au début de l'année, le géant de la tech a donc décidé de faire le ménage dans l'organisation de ses produits d'IA. Finis les noms originaux comme Bard et Duet AI, marqués par des démarrages poussifs. Tous les produits sont désormais regroupés sous l'appellation Gemini, en écho au modèle d'IA du même nom sorti en décembre 2023 qui sert de moteur aux assistants d'IA.

Sur la scène de l'I/O, le directeur général de Google, Sundar Pichai, ne manque pas d'y faire référence. « Bienvenue dans l'ère de Gemini ! », clame-t-il en accueillant la foule. Six mois plus tôt, Google avait lancé une réorganisation interne, qui a mené à la fusion des deux divisions de recherche de classe mondiale du groupe, DeepMind et Google Brain. Une figure a émergé de ce changement : Demis Hassabis, directeur de la nouvelle entité (Google DeepMind). Très présent lors de l'I/O, il s'affirme plus que jamais comme l'une des voix les plus respectées de l'écosystème.

Si Google a peiné à suivre le rythme initial imposé par OpenAI, il n'a jamais décroché. Gemini est d'ailleurs le seul modèle multimodal (son, image, texte) à atteindre des performances proches de GPT-4 (le meilleur modèle d'OpenAI) puisque Mistral Large et Claude 3 d'Anthropic se cantonnent à la génération de texte. Dans la course à l'IA, Google a dû rivaliser seul avec un duo composé de OpenAI et Microsoft, avec le défi d'égaler le premier sur les enjeux techniques et d'être aussi performant que le second dans l'intégration d'IA dans ses logiciels. En contrepartie, cette maîtrise de l'ensemble de la chaîne de valeur lui donne un véritable avantage sur ses concurrents, puisque seul Meta est dans une situation similaire.

Pas encore numéro un

Malgré ses progrès, Google reste encore légèrement derrière son concurrent. Pourtant sorti en mars 2023, le modèle GPT-4 reste en effet le plus performant du secteur d'après les benchmarks les plus suivis. Quant aux intégrations de Gemini dans les logiciels comme Workplace (la suite de bureautique de Google), ils pêchent d'un retard de calendrier sur les Copilot de Microsoft. Et s'il sort son prochain modèle d'IA, GPT-5, à l'été, comme les rumeurs le suggèrent, OpenAI va à nouveau creuser l'écart, du moins temporairement.

Lire aussiIntelligence artificielle : pourquoi l'été sera décisif pour l'avenir d'OpenAI

D'autant plus si Google ne tient pas ses promesses. Ce dernier a, en effet, pris la fâcheuse habitude de gâcher ses annonces par des ratés d'ampleur. En février, la fonctionnalité de génération d'image de Gemini, (très) mal calibrée sur les questions de diversité, a déclenché une véritable tempête médiatique, au point de forcer Sundar Pichai à s'excuser publiquement. L'entreprise avait déjà failli dans la présentation de Bard. Et hier soir, le nouveau module d'IA intégré à son moteur de recherche, AI Overview, faisait à son tour une erreur factuelle dans une vidéo de présentation du groupe... La route reste donc longue avant de se présenter comme numéro un de l'IA pour Google. Mais le géant de la tech a tous les atouts pour y parvenir.

François Manens

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Commentaire 1
à écrit le 16/05/2024 à 8:58
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avec l'ia et le tele travail que l'etat souhaite impose aux entreprise mais est incapables de ce servir de cet outils pour la justice la ou il doit montrer l'exemples ce gouvernement est absent c'est pourtant facile entre un bureau de justice est...

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