"Le programme F-35 et son coût sont hors de contrôle" (Trump)

Par latribune.fr  |   |  715  mots
"Des milliards de dollars peuvent - et vont - être économisés sur des achats militaires (et autres) après le 20 janvier", a promis Donald Trump en évoquant le F-35 de Lockheed Martin
Le coût de l'avion de combat F-35 est "hors de contrôle", a affirmé lundi le président élu, Donald Trump, sur Twitter.

Après Air Force One fabriqué par Boeing, c'est au tour d'un des plus emblématiques programmes militaires américains auquel s'est attaqué lundi le président américain Donald Trump, le F-35 (Lockheed Martin), un programme il est vrai en souffrance depuis de longues années. Le coût du chasseur bombardier, le plus gros programme militaire de l'histoire des États-Unis, est "hors de contrôle", a affirmé lundi Donald Trump, sur Twitter.

"Le programme F-35 et son coût sont hors de contrôle. Des milliards de dollars peuvent - et vont - être économisés sur des achats militaires (et autres) après le 20 janvier", a promis Donald Trump, alors que les coûts du F-35 ont énormément dérapé depuis les estimations au moment du lancement du programme.

Un prix, quel prix?

Interrogée à propos du Tweet de Donald Trump, son équipe de transition a déclaré que le message signifiait que le président élu allait se battre pour les contribuables, comme il l'avait promis pendant sa campagne. Le patron du programme F-35 chez Lockheed Martin, Jeff Babione, a assuré que son groupe comprenait les inquiétudes concernant le coût du programme et avait investi des millions de dollars pour faire baisser le prix de l'avion. Il a expliqué que Lockheed Martin s'était fixé pour objectif de réduire de 60% le prix unitaire par rapport aux estimations initiales.

"Nous prévoyons qu'il sera d'environ 85 millions de dollars à l'horizon 2019 ou 2020", a-t-il affirmé à des journalistes en Israël, à l'occasion de la livraison du premier exemplaire du F-35 acheté par Tsahal. "Quand nous serons à 85 millions de dollars, le F-35 sera moins cher que n'importe quel autre jet de quatrième génération dans le monde, alors que c'est un jet de la cinquième génération", a-t-il assuré. "Quiconque possèdera cet avion disposera de l'aviation la plus moderne du monde", a-t-il insisté.

Une semaine avant la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle du 8 novembre, le Pentagone et Lockheed Martin ont bouclé les négociations sur un neuvième contrat de F-35, portant sur 90 avions pour 7,18 milliards de dollars (6,8 milliards d'euros). Le Pentagone débourse environ 102 millions de dollars pour chaque exemplaire du F-35 à décollage conventionnel, selon des sources proches du dossier. Ce prix correspond à une économie de plus de 50% par rapport au prix des tout premiers exemplaires livrés. Israël les paie quant à lui 110 millions de dollars pièce.

Un coût de 400 milliards de dollars

Le F-35 est un chasseur bombardier furtif, qui échappe en grande partie aux radars adverses. Cet avion de combat de 5ème génération, qui va équiper aussi bien l'armée de l'air américaine que l'aviation embarquée de la marine et le corps d'aviation des Marines, a commencé à être déployé. Parallèlement il est encore en essai et a rencontré de très nombreux problèmes techniques, de calendrier et de mise en œuvre. Il a également commencé à être livré à des clients à l'étranger, dont deux à Israël.

Avec ses partenaires Northrop Grumman, Pratt & Whitney et BAE Systems, Lockheed Martin développe et construit trois variantes du F-35, rival du Rafale de Dassault Aviation, pour l'armée américaine et dix autres pays : Royaume-Uni, Australie, Norvège, Danemark, Pays-Bas, Italie, Turquie, Israël, Japon et Corée du Sud. Lancé au début des années 1990, le programme F-35 est le plus cher des programmes d'armement de l'histoire militaire américaine, avec un coût estimé au total à près de 400 milliards de dollars pour le Pentagone, pour à peine 2.500 appareils à produire par Lockheed Martin.

Réduire le nombre de F-35?

Le président de la commission des Forces armées au Sénat, John McCain, a déclaré à Reuters approuver les critiques de Donald Trump, en précisant que le président ne pouvait pas annuler le programme F-35 mais qu'il pouvait revoir le nombre d'appareils commandés.

"Il peut réduire les achats au fil du temps l'an prochain quand nous étudierons la question", a précisé John McCain. "Mais pour l'instant, l'acquisition (...) d'un grand nombre d'exemplaires est en route et, je suis heureux de le dire, à un prix contractuel fixe. Le président, j'en suis sûr, pourra étudier la question".