Le Rafale en phase d'atterrissage en Inde

Par Michel Cabirol avec agences  |   |  617  mots
"Les négociations sont au stade final mais aucun accord n'a encore été conclu", a indiqué le responsable indien
Les négociations portant sur la vente de 36 Rafale à l'Inde sont en phase finale mais aucun accord n'a encore été conclu, selon un responsable du ministère indien de la Défense.

Les négociations portant sur la vente de 36 Rafale à l'Inde sont en phase finale mais aucun accord n'a encore été conclu, a indiqué vendredi un responsable du ministère indien de la Défense à l'AFP. Une déclaration à prendre avec quelques précautions tant l'Inde est un pays compliqué en matière de négociations sur ce type de contrat et très lent à se décider. Pour autant, elle est très positive pour la France au moment où les pays rivaux (Etats-Unis, Grande-Bretagne et Russie) s'agitaient à nouveau pour faire capoter les négociations. Bref, Dassault Aviation reste en pole-position avec le Rafale, qui reste l'avion de combat que veut l'armée de l'air indienne.

Selon la chaîne de télévision NDTV, l'Inde et la France se sont entendus sur un prix de 8,8 milliards de dollars (8 milliards d'euros) pour ces 36 appareils. Pour autant, des sources interrogées par La Tribune ces dernières semaines faisaient encore état d'un écart très important sur le prix de l'avion de combat entre New Delhi et Dassault Aviation. Le montant du contrat était alors évalué autour de 10 milliards d'euros, selon nos informations. Le prix constitue le dernier sujet d'achoppement pour la conclusion de ce contrat.

"Les négociations sont au stade final mais aucun accord n'a encore été conclu", a indiqué le responsable indien à l'AFP.

Un accord signé dans trois semaines?

L'accord serait signé d'ici à trois semaines et la livraison du premier appareil n'interviendrait pas avant 18 mois, indique pour sa part la chaine indienne sur son site internet. Ce qui est logique puisque la fabrication d'un Rafale s'étend sur trois ans environ. Le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, qui avait revu à la baisse il y a quelques semaine le prix du contrat en réduisant la part du support et des pièces de rechange notamment, avait déclaré mercredi sur Radio Classique que le contrat pourrait être finalisé "dans les jours qui viennent""J'ai bon espoir que ce contrat soit signé assez rapidement", avait-il précisé.

Dassault Aviation avait précisé fin janvier dans un communiqué lors de la visite de François Hollande en Inde le 25 janvier qu'un "accord complet" serait finalisé "sous quatre semaines". Un communiqué surprenant tant la maison Dassault ne s'avance jamais sur la conclusion d'un contrat. Une façon pour Eric Trappier de mettre la pression sur toutes les parties concernées - France, Inde et les industriels - et de les maintenir mobilisées sur la signature rapide d'un contrat, explique un bon connaisseur du dossier. Car ces dernières semaines, certaines sources estimaient que le contrat ne serait signé qu'en fin d'année, voire en 2017.

Dassault et ses partenaires investiront 50% du montant du contrat en Inde

Le ministère français de la Défense s'est refusé à tout commentaire, tout comme Dassault Aviation. La France et l'Inde avaient conclu fin janvier un accord intermédiaire sur cette acquisition de 36 Rafale à l'occasion de la visite de François Hollande en Inde, mais sans s'entendre sur les modalités financières. Le ministre indien de la Défense Manohar Parrikar avait assuré en février que les deux parties s'étaient entendues sur le fait que 50% du montant du contrat devrait être investi sur le sol indien.

Les tractations sur la vente de l'avion de combat français à l'Inde constituent depuis des années le fil rouge des relations entre les deux pays. Des négociations exclusives entre Dassault et l'Inde sur une commande plus large de 126 appareils avaient été ouvertes en janvier 2012 sans aboutir. Le Premier ministre indien Narendra Modi avait alors redimensionné ce contrat en annonçant en avril 2015 que l'Inde voulait acheter 36 Rafale prêts à l'emploi.