La facture du réacteur RJH a été encore salée pour DCNS en 2015

Par Michel Cabirol  |   |  390  mots
La facture du RJH pourrait s'élever jusqu'à 1,2 milliard d'euros, voire 1,5 milliard au lieu des 630 millions d'euros initialement prévus
DCNS a perdu environ 100 millions d'euros en 2015 sur le réacteur de recherche Jules Horowitz (RJH).

Bis repetita pour DCNS... Les années se suivent et se ressemblent pour le groupe naval. En 2015, le réacteur de recherche Jules Horowitz (RJH) a encore salement plombé ses comptes. Il a perdu l'année dernière sur ce programme environ 100 millions d'euros. En dépit de cette nouvelle perte sur le RJH, le PDG de DCNS Hervé Guillou avait assuré lors d'une rencontre mi-décembre avec l'Association des journalistes de défense (AJD) que le groupe visait en 2015 un retour à l'équilibre et un chiffre d'affaires supérieur à trois milliards d'euros.

"Nous sommes sur notre trajectoire financière et les signaux opérationnels de 2015 montrent que la société est en ordre de marche", avait alors expliqué Hervé Guillou.

La facture du RJH pourrait s'élever jusqu'à 1,2 milliard d'euros, voire 1,5 milliard au lieu des 630 millions d'euros initialement prévus. DCNS paie le prix fort de sa participation dans ce programme.

DCNS sort du RJH

Le RJH va-t-il peser encore dans les comptes du groupe naval alors que celui-ci va renforcer sa participation de 6,7% à 20% dans le capital d'Areva TA, qui pilote ce programme de recherche pour le compte du CEA? A priori non car, selon nos informations, DCNS va sortir de ce projet et ne devrait plus être impacté par ce programme. D'ailleurs, Thales, actionnaire de 35% de DCNS et pénalisé en 2014 par les pertes du groupe naval, pousse fortement en ce sens. Du coup, "DCNS sera immunisé d'une nouvelle dérive financière du RJH", explique-t-on à La Tribune.

Le CEA et DCNS sont d'ailleurs parvenus à "un accord sur les conditions et les modalités d'une sortie à l'amiable de leur relation contractuelle sur le programme RJH", précise DCNS à La Tribune. Cet accord amiable garantit la continuité opérationnelle du programme RJH. Il permet au CEA de sécuriser le planning et les coûts du programme RJH et à DCNS de se recentrer sur les activités de son cœur de métier du naval. Les travaux engagés par DCNS se termineront progressivement conformément aux modalités de l'accord et selon le planning arrêté par le CEA et DCNS. Très concrètement, les équipes du groupe naval, qui travaillent sur les lots "circuits fluides" et "ventilation, conditionnement d'air" vont rester mobilisées jusqu'au 30 juin pour assurer une transition fluide de l'ensemble des activités.