Le sous-marin Barracuda sera livré avec plus d'un an de retard

Par Michel Cabirol  |   |  505  mots
Au lieu de monter à bord du premier des six sous-marins Barracuda dès 2017, les sous-mariniers patienteront jusqu'en 2019 pour plonger dans les eaux profondes à bord du Suffren
Le premier sous-marin nucléaire d'attaque de nouvelle génération Barracuda sera livré à la Marine en 2019 au lieu de 2017.

La Marine attendra. Au lieu de monter à bord du premier des six sous-marins Barracuda dès 2017, les sous-mariniers patienteront jusqu'en 2019 pour plonger dans les eaux profondes à bord du Suffren. "Le décalage de livraison est dû à un retard industriel", selon un document officiel du ministère de la l'Economie. Sans plus de précisions. DCNS et Areva TA sont regroupés au sein d'un groupement momentané d'entreprises, dans lequel la maîtrise d'œuvre du programme est confiée au groupe naval. Dans le domaine de la chaufferie nucléaire, sous responsabilité de la société Areva TA, le commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) assure une maîtrise d'ouvrage déléguée.

Un retard qui n'est pas très surprenant,estime-t-on au sein de DCNS. Les audits lancés par DCNS avaient mis en évidence en 2014 une augmentation des coûts à terminaison, particulièrement sur le programme Barracuda, en raison de retard dans les livraisons du groupe naval. Le calendrier du premier sous-marin Barracuda est resté très tendu. D'où le décalage de plus d'un an du Suffren. Ce qui va dégrader très sensiblement la situation de la disponibilité des sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) en raison de la diminution du parc d'une unité dès janvier 2017 avec le retrait du service actif du Rubis.

Frappe dans la profondeur

Lancé en 1998, le programme Barracuda engage les forces sous-marines française pour les cinquante années à venir. L'ensemble du programme Barracuda représente 7,9 milliards d'euros de la conception à la livraison de six sous-marins entre 2019 et 2028, date de livraison du sixième et dernier sous-marin Barracuda, doté d'un équipage de 60 personnes, dont 12 officiers.

Le Barracuda, qui bénéficie de crédits de paiement de 570 millions en 2017, est un sous-marin nucléaire d'attaque destiné à la maîtrise des espaces maritimes (5;100 tonnes en plongée). Il assure le soutien de la force océanique stratégique (FOST) ou d'une force aéronavale. Il participe en outre aux opérations de projection de forces et de frappe dans la profondeur (missile de croisière naval) et aux opérations spéciales (commandos et nageurs de combat). Il peut également agir isolément. Ce sous-marin est doté de moyens de communication permettant son intégration au sein d'une force navale.

Le missile de croisière, l'arme fatale du Barracuda

Le Barracuda est capable de mettre en œuvre la torpille F21, le missile anti-navire Exocet SM39 modernisé et le missile de croisière naval (MdCN). Le MdCN permet de disposer d'une capacité de frappe dans la profondeur depuis les frégates multi-missions (FREMM) et les Barracuda. La portée est de la classe 1.000 km.

La précision à l'impact est équivalente à celle du Scalp EG, visant à éviter tout effet collatéral. La charge militaire devra favoriser les effets de souffle et d'éclats et assurer la perforation de cibles moyennement durcies. La réception du premier lot de missiles de série pour les FREMM est prévu en janvier 2017 (au lieu initialement de 2012).