Présidence de Thales : Bercy impose des conditions à Proglio

Par latribune.fr  |   |  261  mots
L'Assemblée générale de Thales doit prochainement entériner la nomination d'Henri Proglio à sa tête.
Le ministère de l'Economie a demandé à l'ancien dirigeant d'EDF de mettre un terme à son rôle d'administrateur de deux filiales de l'agence russe de l'énergie atomique Rosatom. Ces liens représenteraient un risque de conflit d'intérêts pour celui qui brigue la direction de Thales.

Article publié le 08/05 à 15h32, mis à jour le 09/05 à 13h02.

Proglio rappelé à l'ordre par Bercy. S'il veut prendre la tête de Thales, comme prévu, Henri Proglio doit rompre ses liens avec Rosatom, l'agence russe de l'énergie atomique. Le ministère de l'Economie lui en a fait la demande, indique Le Monde ce vendredi. Une information confirmée par Reuters.

Deux sociétés liées à Rosatom

Bercy invoquerait "une question de principe pour éviter de possibles conflits d'intérêts", rapporte l'agence. L'ancien dirigeant exécutif d'EDF, recevrait une rémunération "même indirectement", de la part de cette agence, écrit le quotidien qui cite l'entourage d'Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie. Henri Proglio siège au conseil d'administration de deux sociétés liées à Rosatom, Akkuyu Nuclear JSC et Fennovoima Ltd.

Un avocat d'Henri Proglio aurait adressé une note à Bercy et à l'Elysée dans laquelle il indique que les deux sociétés en question ont été créées pour des projets de centrales nucléaire en Finlande et en Turquie, et "ne portent pas sur des points stratégiques susceptibles d'influencer [ses] prises de décision au sein du groupe Thales", précise Reuters.

Une nomination à entériner

Après une longue négociation impliquant le groupe Dassault Aviation et l'Etat, les deux grands actionnaires de Thales, Henri Proglio a été choisi par le conseil d'administration pour diriger l'entreprise . Sa nomination doit encore être entérinée par l'assemblée générale du groupe d'électronique et de défense qui se tient le 13 mai.