Rafale, l'Inde renonce à signer le contrat du siècle avec Dassault Aviation

Par latribune.fr  |   |  432  mots
L'Inde, qui avait acheté mi-avril 36 Rafale clé en main alors que le pays était censé être en négociations exclusives avec Dassault pour l'achat de 126 Rafale (dont 108 devaient être construits en Inde), n'ira pas au-delà de 36 appareils a déclaré le ministre indien de la Défense Manohar Parrikar

Après trois succès consécutifs à l'export. Dassault ne remportera pas le contrat du siècle pour le Rafale. L'Inde, qui avait acheté à la surprise générale mi-avril 36 Rafale clé en main alors que le pays était censé être en négociations exclusives avec l'industriel français pour l'achat de 126 Rafale (dont 108 devaient être construits en Inde), n'ira pas au-delà de 36 appareils, a déclaré le ministre indien de la Défense Manohar Parrikar.

Nous n'en achèterons pas d'autres, (...) seulement 36" car le Rafale est "beaucoup trop cher", a-t-il déclaré ce dimanche à l'agence de presse indienne PRI. Ce dernier a précisé qu'un comité franco-indien chargé de définir les détails de l'achat des 36 exemplaires devrait achever son travail d'ici deux ou trois mois.

Trop cher dit le ministre

Les précédents projets gouvernementaux indiens d'acquérir 126 Rafale de la firme Dassault se sont révélés "économiquement non viables, et pas nécessaires" pour ce pays, a-t-il ajouté.

"J'aimerais moi aussi avoir une BMW et une Mercedes, mais je ne les ai pas parce que je ne peux pas me le permettre", a dit Manohar Parrikar. "Premièrement je ne peux pas me le permettre, et deuxièmement je n'en ai pas besoin", a-t-il ajouté.

"Le processus a percuté un mur"

Lors de l'achat des 36 exemplaires mi-avril, sans dire qu'il renonçait aux autres Rafale, Manohar Parrikar avait fait tenu des propos très durs sur l'état des négociations avec Dassaut qu'il jugerait sans issue, et voulait négocier de gouvernement à gouvernement l'achat d'appareils supplémentaires.

"Le processus est bloqué, il a percuté un mur et n'a donné aucun résultat", déclarait Manohar Parrikar. L'acquisition de Rafale "est un achat stratégique qui n'aurait jamais dû passer par un appel d'offres", avait-il dit Parrikar. "Le précédent gouvernement aurait dû passer par un accord de gouvernement à gouvernement",  a insisté sur la nécessité de renforcer rapidement la défense indienne.

"L'armée de l'air a un besoin urgent de bons appareils de quatrième génération", a-t-il poursuivi. "Les appareils de cinquième génération ne viendront que dans 10 à 15 ans".

L'acquisition de 36 appareils ne suffira cependant pas à satisfaire les besoins de l'Inde, qui doit faire face à des tensions frontalières avec la Chine et le Pakistan, relèvent les analystes.

"Cela n'a aucun sens d'un point de vue logistique ou économique", relevait mi-avril Rahul Bedi, spécialiste de défense pour Jane's Defence Weekly.

L'armée de l'air indienne est équipée en partie d'antiques MiG-21 et MiG-27 russes.