L'Inde préfère négocier d'État à État. Tout futur contrat d'achat d'avions Rafale se fera via des négociations directes avec le gouvernement français, a déclaré lundi 13 avril le ministre indien de la Défense, Manohar Parrikar, laissant ainsi penser que les tractations en vue d'un accord avec Dassault Aviation sur 126 appareils ont été mises en suspens.
Au cours de sa visite en France, vendredi 10 avril, le Premier ministre indien, Narendra Modi, avait annoncé l'achat de 36 Rafale "prêts à voler" via des discussions de gouvernement à gouvernement, après trois ans de négociations infructueuses sur la fixation du prix d'appareils à monter en Inde.
"Au lieu de passer par un appel d'offres, ce qui occasionne beaucoup de confusion, de chaos, il a été décidé que 36 avions seraient livrés prêts à voler. Ce qui sera fait avec le reste fera l'objet d'autres discussions", a dit le ministre, en soulignant que la méthode privilégiée, désormais, serait celle de négociations directes avec le gouvernement français plutôt qu'un retour à des négociations commerciales.
Un échec des négociations pourrait redonner espoir à la concurrence
Les négociations distinctes sur un contrat d'achat de 126 de ces appareils à Dassault, dont 108 à monter en Inde, se sont heurtées à des difficultés, selon le ministre de la Défense, qui n'est toutefois pas allé jusqu'à affirmer que le gouvernement de New Delhi y avait mis fin..
Initialement évalué à 12 milliards d'euros, il serait plus proche des 20 milliards d'euros, le coût de fabrication des 108 Rafale assemblés en Inde s'avérant plus élevé que celui des avions assemblés en France.
Toute décision d'abandonner des négociations commerciales signifierait la fin de ce qui était présenté comme l'un des plus gros contrats d'armement au monde, et pourrait redonner espoir à la concurrence, selon des experts du secteur aéronautique.
(Avec AFP et Reuters)
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