Rafale : le gouvernement indien veut discuter avec la France plutôt qu'avec Dassault

Par latribune.fr  |   |  316  mots
Initialement évalué à 12 milliards d'euros, le contrat de 126 Rafale serait plus proche des 20 milliards d'euros, le coût de fabrication des 108 Rafale assemblés en Inde s'avérant plus élevé que celui des avions assemblés en France.
Après avoir annoncé vendredi l'achat de 36 Rafale "prêts à voler", le gouvernement indien pourrait mettre fin aux négociations avec Dassault concernant la vente de 126 appareils et discuter directement avec la France.

L'Inde préfère négocier d'État à État. Tout futur contrat d'achat d'avions Rafale se fera via des négociations directes avec le gouvernement français, a déclaré lundi 13 avril le ministre indien de la Défense, Manohar Parrikar, laissant ainsi penser que les tractations en vue d'un accord avec Dassault Aviation sur 126 appareils ont été mises en suspens.

Au cours de sa visite en France, vendredi 10 avril, le Premier ministre indien, Narendra Modi, avait annoncé l'achat de 36 Rafale "prêts à voler" via des discussions de gouvernement à gouvernement, après trois ans de négociations infructueuses sur la fixation du prix d'appareils à monter en Inde.

"Au lieu de passer par un appel d'offres, ce qui occasionne beaucoup de confusion, de chaos, il a été décidé que 36 avions seraient livrés prêts à voler. Ce qui sera fait avec le reste fera l'objet d'autres discussions", a dit le ministre, en soulignant que la méthode privilégiée, désormais, serait celle de négociations directes avec le gouvernement français plutôt qu'un retour à des négociations commerciales.

Un échec des négociations pourrait redonner espoir à la concurrence

Les négociations distinctes sur un contrat d'achat de 126 de ces appareils à Dassault, dont 108 à monter en Inde, se sont heurtées à des difficultés, selon le ministre de la Défense, qui n'est toutefois pas allé jusqu'à affirmer que le gouvernement de New Delhi y avait mis fin..

Initialement évalué à 12 milliards d'euros, il serait plus proche des 20 milliards d'euros, le coût de fabrication des 108 Rafale assemblés en Inde s'avérant plus élevé que celui des avions assemblés en France.

Toute décision d'abandonner des négociations commerciales signifierait la fin de ce qui était présenté comme l'un des plus gros contrats d'armement au monde, et pourrait redonner espoir à la concurrence, selon des experts du secteur aéronautique.

 (Avec AFP et Reuters)