Cauval appelle les clients à boycotter Conforama

Par latribune.fr  |   |  441  mots
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Selon Cauval, Conforama, bientôt repris par le sud-africain Steinhoff, tente d'affaiblir le groupe. Gilles Silberman, son vice-président, ne sera pas reçu dans l'immédiat au Ministère de l'Industrie. Conforama le sera dès vendredi.

Cauval ne désarme pas face au projet de rachat de Conforama à PPR par Steinhoff. Gilles Silberman, vice-PDG du groupe d'ameublement, appelle au boycott de l'enseigne Conforama. Il incite les "consommateurs qui sont préoccupés par l'emploi en France [...] à se tourner vers But, Fly, Atlas ou d'autres enseignes".

Pouquoi tant de hargne ? En fait, le patron du fabricant de meubles dit s'inquièter des conséquences du futur rachat de Conforama par le fabricant sud-africain Steinhoff annoncé début décembre. La future maison-mère de Conforama est un gros fabricant de matelas et de sièges. Gilles Silberman estime que, très vite, l'enseigne s'approvisionnera dans ses vingt-cinq usines, plutôt que chez des fournisseurs français.

Mardi 14 décembre, lors d'une conférence de presse, Gilles Silberman a ainsi souligné les risques mortels que courrent l'industrie d'ameublement et son entreprise en particulier. Au passage, il a vertement critiqué l'enseigne d'ameublement et son PDG, Thierry Guibert, l'accusant de saper son activité. Depuis, le groupe a tiré la sonnette d'alarme auprès du ministère de l'Industrie.

Ce jeudi, Cauval revient à la charge. Dans un communiqué, il indique que "Conforama tente d'affaiblir le groupe Cauval". Et, maintenant, il s'étonne que Thierry Guibert, PDG de Conforama, ait refusé de participer avec lui à une réunion organisée au sein du cabinet de Eric Besson. "Comment pourrait-il en être autrement, quand Cauval dénigre Conforama ?", juge-t-on chez l'enseigne d'ameublement. 

En fait, le ministère de l'Industrie indique que Conforama sera bien reçu ce vendredi 17 décembre au cabinet d'Eric Besson. Thierry Guibert devrait y renouveler les engagements qu'il a formulés auprès des fabricants français de meubles. "Le ministre a obtenu de PPR et de Conforama la garantie qu'il n'y aurait pas de modification de la politique d'approvisionnement du groupe", indiquaient ses services mercredi. Cauval pourrait lui être reçu plus tard par les conseillers du ministre.

Gilles Silberman a besoin d'une oreille attentive. Le vice-président de Cauval Industries est dans une situation délicate. Après un exercice déficitaire en 2009, une sortie de procédure de sauvegarde en fin d'année 2009 et un étalement de sa dette, l'exercice en cours devrait être à l'équilibre, indique-t-il. Car, depuis quelques mois, le fabricant français (500 millions d'euros de chiffre d'affaires) est fortement concurrencé par Cofel Groupe, le fabricant des matelas Epeda, Merinos et Bultex. Gilles Silberman va convoquer un comité d'entreprise le mercredi 22 décembre pour informer les salariés du groupe de la situation actuelle. Le groupe, qui exploite une usine en Pologne, se dit inquiet pour son usine de Bar-sur-Aube (aube) qui emploie 699 salariés.