Bernard Arnault joue les patrons exemplaires

Par Sophie Lécluse  |   |  437  mots
Copyright Reuters
Le PDG de LVMH a réitéré son pacifisme envers Hermès à l'occasion de son assemblée générale ce jeudi et annoncé que son groupe fera un don de 500 millions de yens aux victimes japonaises.

L'entrée de LVMH dans Hermès aura eu au moins un avantage : celui de dérider Bernard Arnault ! Le "tycoon" du luxe, d'habitude si réservé et froid, s'est livré à un exercice de patron responsable, proche de ses équipes, voire chaleureux, à l'occasion de son assemblée générale ce jeudi. Il a même souri à plusieurs reprises, frôlant le rire lorsqu'un actionnaire lui a demandé s'il n'avait pas acheté le joaillier Bulgari un peu cher. "Tout ce qui est rare et beau coûte cher, on en sait quelque chose chez LVMH. Et je ne devrais pas vous dire cela devant monsieur Trapani (le patron de Bulgari, ndlr), mais donnons-nous rendez-vous dans sept ans et l'on se rendra compte que LVMH a fait une très bonne affaire."

Avant cela, Bernard Arnault s'est une nouvelle fois réjoui de la progression de ses ventes de 19% et de son résultat opérationnel de 29% en 2010, tout en précisant immédiatement que cette hausse des résultats n'était que "la conséquence et non le but de son groupe." Le patron a également félicité par deux fois l'ensemble de ses équipes pour leur merveilleux travail. Avant de se congratuler d'être un grand pourvoyeur d'emplois. "Nous avons embauché 18.000 personnes l'an dernier", a-t-il déclaré, ommettant de préciser, comme le lui a ensuite fait remarquer un petit actionnaire vigilant, qu'au regard des départs, les créations nettes d'emploi s'élèvent en fait à environ 4.500.

Répondant par avance aux nombreuses questions sur le drame japonais et ses conséquences, Bernard Arnault est devenu solennel. "Je suis convaincu que la force et la ténacité du peuple japonais leur permettra de sortir renforcés de cette terrible crise", a-t-dit, avant d'ajouter que LVMH fera un don de 500 millions de yens, soit un peu moins de 5 millions d'euros, pour venir en aide aux victimes.

Enfin, à propos de son entrée dans Hermès, le PDG a repris son ton habituel pour rappeler rapidement son nouveau mantra : "nous sommes pacifiques mais pas passifs et certainement jamais activistes, car nous n'envisageons pas de prendre le contrôle de cette magnifique entreprise". Une forme de numéro de charme pour que les quelques héritiers d'Hermès, qui hésitaient encore à lui faire confiance, puissent le suivre les yeux fermés dans un partenariat qu'il souhaiterait "plus constructif". Il n'a tout de même pas pu s'empêcher d'ajouter : "nous avions investi dans Hermès pour des raisons tactiques et nous sommes retrouvés actionnaire sans vraiment l'avoir prévu." Coquin, décidément, ce Bernard Arnault !