LVMH : amicalement votre ...

Le géant mondial du luxe met les moyens pour s'offrir le si convoité joyau italien, Bulgari. L'occasion pour le prédateur de se racheter une conduite.
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Faute d?un célèbre sellier, le numéro un mondial du luxe s?offre donc un non moins célèbre joaillier. Bulgari plutôt qu?Hermès. Finalement qu?importe l?accessoire tant qu?une prestigieuse marque y est apposée. Et LVMH est bien connu pour les collectionner. Pas besoin de lire en détail l?avis des spécialistes du secteur pour constater qu?ils apprécient. Pris un peu à froid ce matin, le marché a réagi dans un premier temps à la prime élevée de 60 % offerte aux actionnaires minoritaires ou encore à la perspective de l?émission de 16,5 millions de nouvelles actions de la part de LVMH. Mais la douce torpeur du week-end rapidement dissipée, les intervenants se sont rendus à l?évidence de la belle opération. Après avoir ouvert dans le rouge, le titre a finalement conclu la séance du jour sur un gain de 1,26 %, soit l?une des meilleures performances au sein du CAC 40. Certes, le groupe y met les moyens mais il les a. Avec un cash-flow disponible qui dépassait les 3 milliards d?euros fin 2010, le paiement en numéraire du rachat des minoritaires de Bulgari pour 1,85 milliard d?euros ne devrait être qu?une formalité. En outre, l?opération d?un montant total de 4,3 milliards d?euros (dette comprise), permet au pachyderme du luxe de doubler de tailler dans le secteur des montres et de la joaillerie et, une fois encore, de prendre une place de leader dans le domaine.

Pas de doute là-dessus, l?opération est donc pertinente. Mais surtout, dans la forme, elle est en plaquée or. En raflant finalement la prestigieuse maison italienne, LVMH montre à l?exact inverse de l?affaire Hermès, qu?il est capable de prendre des forteresses dites imprenables « sans armes, ni haines, ni violences ». Bulgari, dont la première griffe des actionnaires familiaux était celle de l?indépendance, n?auront pas cogité trop longtemps finalement. Le temps d?un week-end ? Un week-end seulement pour s?entendre avec des actionnaires familiaux alors qu?après plusieurs mois de batailles médiatiques, le groupe n?était parvenu qu?à emporter en rampant 20 % du capital d?Hermès. En clair, le groupe peut réussir des opérations amicales et de surcroît avec un actionnariat familiale. Opération éclaire qui renforce un peu plus le caractère « irrésistible » du groupe auprès d?autres maisons. Surtout si celui-ci est prêt même à faire des concessions de taille comme celle d?un échange en actions qui va permettre à la famille Bulgari de prendre 3,5 % du capital de LVMH et de trôner au conseil d?administration avec deux sièges. Bref le rachat du joaillier italien pourrait permettre au géant français de faire d?une pierre (précieuse) deux coups. L?hypothétique second étant de faire finalement céder la forteresse Hermès.

 

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